Premier League : les dernières emplettes de Patrick Drahi
REPLAY / ÉDITO - Le journaliste nous explique pourquoi le propriétaire de SFR et de Numéricable débarque sur les terrains de football britanniques, les plus prestigieux du monde.

Coup de tonnerre dans le petit monde des droits sportifs. Canal+ s'est fait souffler les droits de retransmission du championnat de football anglais par Patrick Drahi, le propriétaire de SFR et de Numéricable. Le patron du groupe Altice a, en effet, racheté les droits de ce championnat - le plus prestigieux du monde - pour trois ans, alors que c'est Canal+ qui en est propriétaire pour la saison actuelle. Drahi aurait mis sur la table 300 millions d'euros pour les trois ans, soit bien davantage que ce qu'avait payé Canal+ pour la même période (190 millions d'euros).
Qu'est-ce que Patrick Drahi va bien pouvoir faire du football anglais ? On s'interroge. Les diffuser sur ses réseaux, certainement. Soit la petite chaîne de sport qu'il possède, MCS ; soit sur les box SFR et les mobiles SFR. S'en servir aussi comme argument commercial pour conquérir ou reconquérir des clients. C'est désormais la stratégie des propriétaires de réseaux et de chaînes : s'assurer des contenus exclusifs pour recruter des abonnés. C'était d'ailleurs la stratégie initiale de Canal+, chaîne de télévision payante depuis trente ans, qui prend un nouveau coup avec cette affaire.
Des acrobaties financières qui inquiètent
Encore une fois, Drahi achète la même chose que les autres mais beaucoup plus cher que les autres. Il y a quand même un zéro de moins, par rapport aux précédentes acquisitions, puisqu'on parle de centaines de millions et non plus de milliards d'euros. Il y a pourtant quelques inquiétudes. Le groupe Altice a perdu quasiment la moitié de sa valeur sur les trois derniers mois à la Bourse d'Amsterdam où il est coté. Ce qui inquiète les investisseurs, c'est bien sûr l'empilement périlleux de 48 milliards d'euros de dettes et les acrobaties financières.
Où trouve t-on de l'argent quand on est endetté comme cela ? Justement, ce n'est plus si facile que l'année dernière, car la météo financière globale est moins bonne pour les sociétés très endettées comme Altice. On s'en méfie désormais. La dernière fois qu'il a eu besoin d'argent, il a été contraint payer des taux d'intérêts très élevés, et il n'a pas réussi à trouver la somme qu'il le voulait.
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