François Hollande a prévenu mardi 21 janvier qu'il exigerait des contreparties "mesurables" aux allègements de charges promis aux entreprises, sans toutefois chiffrer les créations d'emplois attendues, faisant de la lutte contre le chômage la mère de toutes ses batailles.
"Quel vœu formuler pour 2014? Le seul qui vaille, le seul qui nous engage, le seul qui compte, c'est l'emploi", a lancé le chef de l’État, qui présentait les objectifs de son "pacte de responsabilité" à l'occasion de ses vœux aux partenaires sociaux réunis sous les ors de la salle des fêtes de l’Élysée.
"C'est maintenant que tout se joue", a-t-il insisté, parlant même
d'une "démarche de salut public" devant le Premier ministre Jean-Marc
Ayrault, une dizaine de membres du gouvernement et plus d'une centaine
de responsables patronaux et syndicaux, au premier rang desquels le
patron des patrons, Pierre Gattaz.
Sur les contreparties demandées aux entreprises, le président Hollande s'est en revanche contenté d'un discours de principes, laissant aux partenaires sociaux le soin de les arrêter dans le détail. Elles devront être "claires, précises, mesurables" en termes de créations d'emplois, avec deux priorités, les jeunes et les seniors, a-t-il tout juste prôné.
Le calendrier, lui, est clairement fixé, avec une "grande conférence
économique et sociale" au printemps pour arrêter les termes précis du
pacte. En social-démocrate désormais assumé, François Hollande a vanté la
méthode de l'exécutif, "celle du dialogue social" qui "a fait ses
preuves".
Et à ceux qui seraient tentés par un refus de principe voire la politique de la chaise vide, il a lancé cet appel : "Le pacte de responsabilité ne suppose pas nécessairement l'accord de tous, et je le comprends, mais il appelle la participation de tous". Quant au volume des allègements de charges que Pierre Gattaz souhaitait voir préciser, François Hollande a confirmé qu'il serait de l'ordre de 30 milliards d'euros avec la suppression d'ici à 2017 des cotisations familiales pesant sur les entreprises.
Interrogé après l'allocution présidentielle, le patron du Medef est resté sur sa faim, exprimant sa "forte inquiétude" devant le "flou" des engagements présidentiels sur la fiscalité et la baisse des charges des entreprises tout comme la réduction des dépenses publiques, "clés de voûte de ce pacte de responsabilité" selon lui. "Ne transformons pas (les) contreparties en tribunal", a-t-il encore imploré, assurant que le Medef se "mouille" pour l'emploi. Sur la même ligne, la CGPME s'est refusée à quantifier les créations d'emplois potentielles.
"Il faut que les engagements soient définis branche par branche avec des objectifs en termes d'embauches", a estimé au contraire le leader de la CFDT, Laurent Berger, qui menace sinon de ne pas entrer dans la danse. La CGT, qui s'est abstenue de toute réaction immédiate, avait toutefois prévenu qu'elle ne pratiquerait pas "la politique de la chaise vide". Quant à Jean-Claude Mailly, le numéro un de FO, il a confirmé que son organisation resterait à l'écart du pacte de responsabilité. FO n'en "sera pas, c'est une question de principe", a-t-il tranché.
François Hollande a quant à lui estimé que "les discussions doivent
commencer tout de suite" : il "n'y a pas de temps à perdre" au moment où
"la croissance est faible, trop faible pour créer de l'emploi", a-t-il expliqué.
Alors
que , la "bataille pour
l'emploi" relève de l'urgence, a-t-il dit. Par ailleurs, deux options restent sur la table concernant le crédit
d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui représente à lui
seul 20 milliards d'euros d'allègements : le "transformer purement et
simplement en baisses de charges" ou le maintenir et le "compléter".
Pour réaliser les économies nécessaires sur la dépense publique,
chiffrées à 50 milliards d'euros, François Hollande table tout
particulièrement sur la simplification des démarches administratives
des entreprises qui doit aussi permettre, selon lui, de "gagner
plusieurs points de croissance". "Immédiatement" après la remise d'un rapport ad hoc, le gouvernement
préparera un "train de mesures de simplification mises en œuvre par
ordonnances", un processus qui "se répètera tous les six mois", a-t-il
précisé.
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