Profiter de taux bas pour mener des politiques de relance en augmentant la dette est une très mauvaise idée, selon Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Il a estimé ce samedi 5 juillet qu'aucun Etat n'avait la crédibilité pour le faire et qu'une telle politique se paierait chèrement.
Parmi les "mécanismes pour tirer l'investissement" suggérés, "un certain nombre de solutions faciles qui sont souvent mentionnées à droite ou à gauche dans des articles plus ou moins sérieux et des déclarations plus ou moins sérieuses, méritent pour le moins d'être nuancées voire franchement contestées", a déclaré Christian Noyer lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
Dire qu'il faut "plus de dette profitant des taux d'intérêt bas pour conduire des politiques budgétaires plus laxistes c'est ignorer la triste réalité", a affirmé Christian Noyer. "Aucun pays aujourd'hui ne possède la crédibilité suffisante pour mener une telle stratégie. L'équilibre est fragile, on a accumulé des décennies de déficits et, si la trajectoire budgétaire est laxiste, elle se paiera elle aussi par des taux d'intérêt beaucoup plus élevés", a-t-il ajouté au cours d'un panel intitulé La spéculation ennemie de l'investissement ?
Autre "affirmation" réfutée par Christian Noyer, celle selon laquelle "les dettes publiques sont insoutenables et il faut mettre en place des procédures de défaut et de restructuration". "Cela correspond à des appréciations peu élaborées de la soutenabilité et néglige les effets très perturbateurs de restructurations de dette sur la stabilité financière. Accessoirement, cela repose sur des hypothèses de croissance qui sont extrêmement pessimistes", a-t-il argué.
Interrogé par le modérateur du panel sur le fait de savoir s'il entendait par là que "le niveau très élevé des dettes n'était pas un problème", Christian Noyer a répondu : "Cela veut dire que si on se met à ne plus payer ces dettes, on empruntera beaucoup plus cher". "Et donc on aura des effets de restriction sur la croissance économique qui seront beaucoup plus forts que les politiques de sérieux budgétaire qu'on peut mener pour contrôler la dérive des dettes ou les faire décroître doucement", a-t-il expliqué.
"Même si le risque de déflation paraît avoir été évité, nous avons globalement, pas seulement en Europe mais c'est particulièrement fort dans la zone euro, des évolutions de prix qui sont trop basses", a par ailleurs déclaré le gouverneur dans un exposé préliminaire sur la situation économique mondiale.
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