Le lundi de Pentecôte est-il un jour férié ? Cette question revient en boucle chaque année. Et pour cause, en 2004, une journée de solidarité a été instaurée afin de financer les aides aux personnes âgées. Mais depuis 2008, la mesure a été assouplie par voie légale. Ce lundi est redevenu férié, charge à l'entreprise ou aux accords de branche de valider ou non si la solidarité est maintenue.
Concrètement, le 25 mai prochain restera chômé pour la plupart des Français. Selon une étude du groupe Randstad, qui a interrogé une vingtaine d'agences de travail temporaire, 7 salariés sur 10 resteront à la maison ce 25 mai. Police, gendarmerie et pompiers sont toujours mobilisés. Pas de jour chômé non plus dans les hôpitaux. Idem à la SNCF, avec un service réduit. Les banquiers et les assureurs procèdent, eux, à un ralentissement d'activité. Dans l'intérim, la situation reste parfois confuse, avec quelques ratés à prévoir. Les salariés ne sont pas toujours au courant qu'ils doivent travailler ou non. Résultat, l'activité chute à de rares exceptions près (aéroports, commerces...) de 70% en moyenne le lundi de Pentecôte.
Les services publics, administrations, écoles et banques seront fermés. Quant aux commerces, grandes surfaces et autres magasins, ils seront ouverts. En ce qui concerne les salariés, tout le monde est concerné par cette journée de solidarité, à l'exception des stagiaires. L'équivalent d'une journée de sept heures doit être travaillée, sans rémunération. De son côté, l'employeur doit verser une contribution appelée Contribution solidarité autonomie qui représente 0,3% de la masse salariale à la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie).
Créée sous le gouvernement Raffarin par la loi du 30 juin 2004, après la canicule meurtrière de 2003, la "journée de solidarité", destinée à favoriser l'autonomie des personnes âgées ou handicapées, a rapporté depuis 23,5 milliards d'euros au total. La loi instaure un jour de travail supplémentaire non rémunéré pour les salariés et, en contrepartie de la valeur ajoutée ainsi créée, une "contribution solidarité autonomie" (CSA), égale à 0,3% de la masse salariale, à la charge des employeurs.
Depuis, cette journée de solidarité s'organise par accord interne à l'entreprise ou à défaut par un accord de branche. En l'absence d'accord, la décision revient à l'employeur, après consultation du comité d'entreprise ou des délégués du personnel. D'aucuns optent pour la suppression d'un jour de congé ou de RTT, d'autres sacrifient un samedi ou choisissent de répartir 7 heures supplémentaires de travail sur l'année. Des entreprises en font cadeau à leurs salariés. Ceux à temps partiel sont concernés, proportionnellement à leur durée de travail. À noter qu'en 2014, ce journée a rapporté 2,43 milliards d'euros.
Ce jour "offert" par les salariés continue aussi d'en hérisser certains. La CFTC en particulier estime que "tout travail mérite salaire" et que l'effort est injustement réparti. C'est pourquoi elle lance un mot d'ordre de grève pour "couvrir" tout salarié du privé obligé de "travailler gratuitement sous prétexte de solidarité", à la Pentecôte ou un autre jour. Sans parler de dépendance, le Medef avait quant à lui proposé en septembre de supprimer deux jours fériés sur onze afin de créer 100.000 emplois.
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