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Licenciements massifs dans toute l'industrie parapétrolière

REPLAY / ÉDITO - Le pétrole semble se stabiliser autour de 30 dollars le baril, après une nouvelle chute ces derniers jours. Cela commence à faire des dégâts sur toute la filière industrielle.

François Lenglet
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Licenciements massifs dans toute l'industrie parapétrolière
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Licenciements massifs dans toute l'industrie parapétrolière
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François Lenglet & Loïc Farge
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On évoque toujours les bénéfices de la chute du prix du carburant pour les consommateurs, et ils sont considérables. Mais il ne s'agit que d'un transfert. Ce qui arrive dans la poche des uns (les consommateurs) est pris chez les producteurs et les industriels de la filière, qui vendent désormais moins cher leurs produits, et qui sont en train de connaître l'une des plus graves crises depuis vingt ans. Sur la seule journée du 12 janvier, le britannique BP a annoncé 4.000 suppressions d'emploi dans l'exploration et la production. C'est une chute de 17% des effectifs concernés. Petrobras, la major pétrolière brésilienne, prévoit une chute de 25% de ses investissements. Tout cela est la conséquence d'un prix du baril qui a été divisé par quatre en moins de deux ans.

Les sous-traitants souffrent

Il n'y a pas d'alerte chez Total qui avait déjà pris des mesures d'économies, en particulier la diminution de ses investissements dans l'exploration-production, passés de 28 milliards annuels il y a peu à 18 milliards en 2016. En France, l'impact le plus fort se concentre sur l'une de nos filières d'excellence - ce qu'on appelle le parapétrolier. Ce sont de grandes entreprises qui travaillent comme sous-traitants dans l'exploration, pour le compte des majors : CGG VeritasTechnip ou Vallourec. Ce sont des entreprises qui font des mesures dans le sous-sol. Elles exploitent les plate-forme en mer ou les navires ou, comme Vallourec, fabriquent des tubes en acier sans soudure, ultra-techniques, utilisés soit pour le forage, soit pour transporter le gaz et le pétrole dans les gazoducs. Deux pays qui sont bons dans ce secteur : la France et les États-Unis.

Vallourec, qui a été une star de la Bourse, a vu sa valeur divisée par cinq depuis le printemps dernier. L'entreprise est en train de supprimer 2.000 emplois. CGG Veritas supprime le tiers de ses employés, et tente de réaliser une augmentation de capital cette semaine pour se renflouer. Technip supprime 6.000 emplois sur 38.000. Il y a aussi Schlumberger, une boîte formidable. Fondée par deux Alsaciens en 1926, elle est désormais largement américaine et installées au Antilles néerlandaises. Elle est en train de supprimer 20.000 de ses 108.000 emplois. Il a y avoir des regroupements. Il faut souhaiter que les françaises ne constituent pas des proies faciles.

Pression des donneurs d'ordres

La pression qui s'exerce sur ces sociétés est considérable. Le secteur pétrolier au sens large (si l'on inclue les gaz de schistes) a diminué ses investissements de plusieurs centaines de milliards de dollars. Du coup, les grands donneurs d'ordres exigent des baisses de prix de 30 à 40% dans les services que vendent les parapétroliers. D'où les compressions de personnel.

Un jour ou l'autre, le prix du baril va quand même remonter. Mais personne ne peut dire quand. C'est toujours comme ça dans le pétrole : quand les prix chutent, on coupe massivement dans les investissements, du coup les capacités de production diminuent, alors que la demande reste forte, et ça fait immanquablement repartir les cours à la hausse.

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