Les pays étrangers doivent près de 120 millions d'euros aux hôpitaux parisiens
Les pays étrangers, Algérie en tête, cumulent une dette de 118,6 millions d'euros à à l'égard de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Soit plus du double de son déficit du compte principal.

Près de 120 millions d'euros : c'est le montant de la dette accumulée par les pays étrangers, à la fin 2014, à l'égard de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui propose un plan d'action pour éviter ces excès, selon un document interne consulté.
L'Algérie en tête, suivie du Maroc et des États-Unis
D'après un bilan présenté le 7 juillet par la direction en commission médicale d'établissement (CME), les sommes non recouvrées par les hôpitaux de l'AP-HP auprès de patients, français ou non, résidant à l'étranger, ou de leurs assureurs, s'élevaient à 118,6 millions d'euros au 15 novembre 2014. Ce chiffre, qui ne concerne pas les patients étrangers résidant en France, de manière régulière ou non, équivaut à plus du double du déficit du compte principal (activités de soins) de l'AP-HP, soit 49 millions d'euros en 2014.
Parmi les pays les plus redevables, l'Algérie arrive en tête, avec 31,6 millions d'euros, suivie du Maroc (11 millions), des Etats-Unis (5,7 millions), de la Belgique (4,9 millions), de la Tunisie (4,7 millions) et de l'Italie (4,1 millions). De 2010 à 2014, le nombre de séjours liés à l'accueil de patients domiciliés à l'étranger a crû de 9,8%, avec, en 2014, des séjours plus nombreux pour l'Algérie, le Maroc, l'Italie et le Koweït.
Majoration de 30% sur les tarifs et projet de faire payer d'avance
Depuis 2013, l'AP-HP applique des majorations de 30% sur ses tarifs pour les patients résidant à l'étranger (hors urgences, aide médicale d'état, interventions humanitaires et accords internationaux avec les caisses de sécurité sociale des pays d'origine). Une surfacturation qui a rapporté 10 millions d'euros à l'AP-HP en 2014, selon les documents présentés en CME.
Alors que l'AP-HP vise un taux maximum de 1% de patients étrangers et souhaite étendre son rayonnement à l'international, une "nouvelle stratégie" est proposée pour tenter, dans le même temps, d'enrayer la hausse des impayés. Ainsi, à partir de septembre, les patients ou organismes étrangers devront payer d'avance, selon un devis calculé sur le tarif d'une journée majoré de 30%, les frais d'une intervention programmée. Sans quoi ils ne seront pas pris en charge.