Le macadam trop foncé favoriserait la déprime

Il n'y a pas que Bison Futé qui voit noir sur les routes. Eric Gallois, psychiatre, s'est lancé dans une drôle de guerre : la lutte contre le macadam trop foncé de nos routes. "Le sol est notre cinquième facade", déclare-t-il au site Les Inrocks. Résultat : sa couleur, indéniablement, influencerait notre humeur au moins autant que celle du ciel.

Or, selon le psychiatre, cette couleur sombre que revêtent les routes d'aujourd'hui serait propice à développer l'angoisse et anéantir le moral. "Dans ma région, jusque dans les années 1970/1980, les routes de campagne étaient roses. Les nuits d’hiver, sous la pluie, ces routes reflétaient une certaine luminosité. Elles n’inspiraient pas de peur ni d’angoisse. Il y a une dimension esthétique qui apaise", explique-t-il. 

À l'origine de ce combat pour les couleurs, les succès de la photothérapie, ou thérapie par la lumière, utilisée pour soigner les troubles d'humeur, neuro-dépressifs, et les troubles du sommeil. "Si la lumière joue positivement sur les esprits, l’obscurité peut anéantir le moral. Personne ne pense aux routes noires alors qu’elles sont omniprésentes. Elles envahissent notre quotidien", poursuit Éric Gallois. 

Les couleurs foncées accélèrent le réchauffement climatique

Outre ses effets sur la santé mentale, le macadam favoriserait aussi un tout autre phénomène peu désirable : la hausse des températures dans les villes. "Les routes sombres sont des îlots de chaleur qui peuvent entraîner une augmentation de 10 à 20 degrés par rapport à un sol clair", selon le médecin. Les raisons qui ont conduit à adopter ce macadam foncé seraient avant tout économiques selon le Dr Gallois : "Les routes sont faites de goudron noir. Avant, un matelas de petits cailloux, de la couleur de la pierre régionale y était ajouté. Pour des raisons financières, on a éliminé les cailloux des constructions".