Le président de la banque centrale allemande Bundesbank, Jens Weidmann, s'est dit sceptique sur les demandes d'aide de la France en matière économique. Il a appelé Paris à être "un exemple en matière budgétaire" et à cesser d'en appeler notamment à l'Allemagne pour soutenir sa croissance.
"Paris devrait exercer son leadership en donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire", a déclaré le patron de la Bundesbank dans une interview au quotidien Le Monde.
C'est à chaque gouvernement de créer chez lui un environnement favorable à l'innovation des entreprises et à l'emploi
Jens Weidmann
"Je suis sceptique quant à l'idée que l'on puisse réclamer plus de croissance durable depuis l'extérieur", a-t-il ajouté, "ce n'est ni aux gouvernements voisins, ni à la Banque centrale européenne (BCE), mais à chaque gouvernement de créer chez lui un environnement favorable à l'innovation des entreprises et à l'emploi".
Paris s'était récemment allié à Rome pour réclamer un "soutien plus ferme" de l'Allemagne en faveur de la croissance européenne. "Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe", avait plaidé le président François Hollande dans la presse la semaine dernière.
Mais le gouvernement d'Angela Merkel avait rapidement opposé une fin de non-recevoir à son homologue français.
Jens Weidmann, qui siège aussi au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a insisté sur les "défis structurels à relever" pour la France. A savoir, "redresser sa compétitivité" et "réduire le niveau très élevé de ses dépenses publiques".
Il a par ailleurs salué la mise en oeuvre du pacte de responsabilité et de solidarité par Paris. Selon lui, c'est en poursuivant dans cette voie que la France pourra "jouer son rôle au sein du moteur franco-allemand".
Jens Weidmann est connu pour être un des membres les plus orthodoxes de la BCE. Il insiste souvent sur le rôle "d'exemple" de la France au sein de la zone euro, et était très sceptique à l'égard du délai consenti par Bruxelles à Paris pour ramener son déficit budgétaire sous 3% du Produit intérieur brut (PIB).
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