Allocations chômage : les propositions des entreprises privées
ÉCLAIRAGE - L'association française des entreprises privées veut réduire le temps du chômage indemnisé et augmenter la durée d'affiliation.

Les négociations concernant la convention fixant les conditions d'indemnisation des chômeurs s'ouvrent ce vendredi 17 janvier entre le patronat et les syndicats. L'objectif : rééquilibrer les comptes, alors que l'Unedic, chargée de gérer la distribution des allocations des sans-emplois, affiche un déficit de 4 milliards d'euros pour l'année 2013.
L'association française des entreprises privées (AFEP), qui réunit les cent plus grands groupes du pays, vient avec deux propositions dans sa besace. Elle estime, tout d'abord, qu'il serait judicieux de réduire le temps du chômage indemnisé, le faisant passer de 24 à 18 mois. Si cette perspective risque de ne pas enchanter les travailleurs et les demandeurs d'emploi, la deuxième suggestion de l'AFEP devrait rencontrer les mêmes réticences. L'association aimerait en effet voir la durée d'affiliation - le temps travaillé sur les 28 derniers mois - passer de quatre à douze mois.
L'AFEP s'oppose, en revanche, à la dégressivité des indemnités ainsi qu'à leur baisse. Un point sur lequel elle n'aura aucun mal à s'accorder avec les syndicats et le président de la République, peu favorables à cette possibilité, alors que la moitié des demandeurs d'emploi ne touche actuellement aucune allocation chômage. Ils sont en effet trop jeunes ou n'ont pas travaillé au moins quatre mois.
L'opinion publique y semble également fortement opposée : selon un sondage YouGov pour le Huffington Post et i>Télé, seuls 26% des Français sont d'accord avec l'idée de dégressivité des allocations chômage. L'AFEP propose enfin de former les chômeurs à des métiers "sous tension", qui n'arrivent pas à embaucher.