Les pilotes d'Air France sont actuellement dans un face-à-face avec la direction dont l’issue semble capitale pour l’avenir de l'entreprise. Quels sont les enjeux ? Celui du maintien de la société dans le statut de compagnie de premier rang ou d'un acteur qui se débattra dans les divisons subalternes du transport aérien dans cinq ans. Son modèle économique est secoué. Ses recettes par passager transporté sont insuffisantes par rapport à ses coût de fonctionnement. Les nouveaux acteurs de cette industrie - les low cost en Europe, les compagnies du Golfe ou d’Asie pour les longs courriers, mais aussi les revenants comme British Airways et Iberia - lui taillent des croupières.
Air France qui a besoin en urgence de se re-muscler dans les airs et veut annoncer des mesures de productivité à la fin du mois. Mais pour cela, elle doit obtenir le feu vert des syndicats, et plus particulièrement celui des pilotes.
La présence des pilotes à la table des négociations est très positive. Il faut dire que la détermination de la direction a dû les faire réfléchir. Son plan B prévoit des économies tous azimuts, et surtout une réduction de la flotte de quatorze appareils. Cela représentait un virage stratégique radical, puisqu'il signifie l’abandon de certaines liaison historiques et un choc social.
Des concurrents européens hier en déroute, comme Iberia ou British Airways, ont déjà expérimenté cette attrition de leur flotte. Ils l'ont fait avec succès, mais au prix de destructions d’emplois massives. Chez Air France, un avion mobilise en moyenne vingt pilotes, quatre-vingts hôtesses et stewards, et 250 personnes au sol. Cette hypothèse représenterait la perte de plus de 3.000 emplois.
Il faut maintenant trouver un accord. Le contraire serait suicidaire. Les deux parties, et au-delà toute la compagnie, ont intérêt à un compromis rapide. Air France n’a pas les moyens de s’offrir de nouvelles incertitudes après les dernières grèves qui ont coûté 400 millions d'euros. D'autant que pointe toujours le risque d’un basculement du centre de gravité d’AF-KLM vers Amsterdam.
Les 2.800 pilotes néerlandais viennent de signer pour un gel des salaires, un recul de l’âge de la retraite à 58 ans et une augmentation de leur temps de vol. Ils font le pari de préserver leur job grâce à une KLM en bonne santé. Ils pourraient même, dans ce cadre, récupérer en priorité les nouveaux avions en commande chez Boeing au détriment de la partie française du groupe.
Cette évolution signifierait la perte du leadership des français dans l’alliance Air France-KLM, et à terme sa marginalisation. Il semble que nos pilotes aient compris les enjeux.
14/20 à l'initiative des Chambres d'agriculture. Elles ont ouvert un site,Drive-fermier.fr, qui recense toutes les fermes qui vendent leurs production en circuit court, directement aux consommateurs.