Déraillement du train des Pignes : "C'est un choc énorme", dit un passager

Deux femmes, une octogénaire de la région et une Russe d'une quarantaine d'années, ont été tuées samedi 8 février dans le déraillement du train des Pignes, un train touristique qui serpente l'arrière-pays niçois. Le drame a eu lieu sur la petite commune d'Annote, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

La chute d'un rocher à l'origine de l'accident

C'est au moment exact où le petit train passait qu'une roche plus de 20 tonnes, de la taille d'une voiture, s'est décrochée de la montagne, percutant le véhicule de plein fouet sur le côté.

Le procureur de Digne-les-Bains, Eric Kellenberger, parle d'accident et déplore une terrible fatalité. L'accident a fait, en plus des deux morts, un blessé grave et huit autres blessés, a-t-il rappelé.

On s'est fait balancer de tous les côtés

Sylvain, contrôleur du train

Sylvain, contrôleur du train, raconte un choc terrible : "C'était comme dans une machine à laver. Je me suis fait éjecter dans la cabine (…) on s'est fait balancer de tous les côtés. Heureusement pour moi j'ai réussi à rester stable et au moins j'ai pu gérer la situation comme il fallait, je pense."

Dans la salle polyvalente aménagée pour accueillir les passagers, François a les yeux dans le vide. "Je m'estime miraculé aujourd'hui. C'est un choc énorme, je me suis senti complètement écrasé dans mon fauteuil", raconte-t-il.

"On a eu beaucoup de chance. Malheureusement ça n'a pas été le cas pour tout le monde", lâche ce passager.

Des investigations en cours

Il avait beaucoup plu et neigé ces dernières semaines dans la région, et les risques d'éboulements étaient élevés. Mais toutes les précautions avaient été prises selon les autorités sur place. La gendarmerie a été saisie pour confirmer les circonstances dans lesquelles ce qui fait figure d'accident a pu se produire.

"C'est un axe qui a été rénové très récemment (…) Une expertise, qui a été faite en 2006, montre que cet endroit n'était pas classé à risque", affirme Jean-Yves Petit, en charge des transports au conseil régional et président de la régie qui exploite les chemins de fer de Provence.

Il y a des grillages de protection le long de la majeure partie du trajet aux endroits à priori sensibles. Mais le temps épouvantable de la période reste une des pistes envisagées pour expliquer l'accident.

Le ministre des Transports sur place

Les blessés ont été transférés à Nice, à l'hôpital Saint-Roch, par ambulance, les conditions climatiques empêchant les hélicoptères de décoller samedi soir.

Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, leur a rendu visite. Cet accident était "imprévisible, la voie avait fait l'objet d'une inspection le 14 janvier, il n'y a donc pas eu de défaut de vigilance", a-t-il déclaré.

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