Le collège réuni les critères nécessaires, mais s'est vu opposer un refus. Le rectorat de Versailles n'a pas accepté de signer un contrat d'association avec un collège musulman des Yvelines, a indiqué vendredi 13 juin à l'AFP l'association des parents d'élèves de cet établissement, confirmant une information du Monde.
"Le collège a cinq ans d'existence, condition pour passer un contrat d'association, mais le rectorat nous l'a refusé arguant d'un manque d'argent", a déclaré Christophe Le Goff, président de l'association des parents d'élèves de l'Institut de formation de Saint-Quentin-en-Yvelines (IFSQY). Pourtant, "dans l'académie, il y a déjà 133.000 élèves dans le privé sous contrat et nous n'avons qu'une centaine d'élèves, on aurait représenté 0,07% du budget", a-t-il ajouté.
Faisant part de "l'incompréhension des parents", l'association a écrit au recteur, au ministre de l'Education nationale et à des élus locaux mais ses courriers sont restés "sans réponse à ce jour". Contacté par l'AFP, le rectorat n'était pas joignable immédiatement pour commenter.
Situé à Montigny-le-Bretonneux, le collège met en oeuvre le programme officiel de l'éducation nationale, selon ses responsables. Son caractère "musulman" tient dans ses cours "d'éthique musulmane" et d'arabe, la possibilité d'y manger halal, d'y faire la prière et d'y porter le foulard islamique.
L'enseignement privé musulman connaît une forte croissance depuis la loi de 2004 interdisant de porter le voile à l'école. Selon les experts, il est également porté par l'émergence d'une classe moyenne musulmane. Alors qu'il n'existait qu'une école musulmane en 2000, sur l'île de la Réunion, près de 2.000 élèves ont fait leur rentrée dans une vingtaine d'établissements musulmans en septembre et une dizaine d'autres écoles sont en projet.
Les écoles musulmanes restent toutefois marginales comparées aux quelque 9.000 établissements catholiques (2 millions d'élèves) et à la centaine d'établissements juifs (30.000 élèves). Et la plupart connaissent une très grande fragilité financière. Si la majorité aspire à passer sous contrat avec l'Etat pour qu'il prenne en charge le salaire des enseignants, seul le collège-lycée Averroès à Lille et quelques classes du groupe scolaire Al-Kindi à Décines, près de Lyon, ont obtenu ce statut en métropole.
Parmi ceux qui n'ont jamais obtenu de passer sous contrat figure le collège-lycée La Réussite, fondé en 2001 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) qui a déposé sa demande dès 2006. L'enseignement privé musulman a créé en mars une fédération nationale pour défendre ses intérêts auprès des autorités publiques.
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