La vente de voitures neuves à essence ou diesel va être interdite à partir de 2035 dans l'Union européenne. Néanmoins, les ventes de voitures d’occasion seront toujours possibles et on pourra continuer à rouler avec celle qu'on a aujourd'hui.
D’après le président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canffin, c’est une “décision historique”. Pascal Canffin s'est dit satisfait après le vote du Parlement européen mercredi 8 juin. Mais cette décision pose la question d'une industrie qui doit entamer un virage radical, et de consommateurs qui devront s'y retrouver en terme de performances et de pouvoir d'achat.
Le spécialiste auto de RTL Christophe Bourroux en débat avec l’ancien ministre et président de la plateforme automobile Luc Chatel, qui rassemble toute la filière en France, dont 4.000 entreprises, les constructeurs, équipementiers, sous-traitants... qui rassemblent en tout 40.000 emplois.
Les constructeurs ont commencé à développer les voitures électriques, la part de ces dernières sur le marché ayant été multipliée par 10 en quatre ans. "Ils seront au rendez-vous", il faudra qu'il y ait "suffisamment de borne" et "des acheteurs", explique Luc Chatel. Pour cela, il faudra aussi que ces voitures se vendent à un prix acceptable pour le consommateur.
Cela dit, "on se met aussi en état de vassalité vis-à-vis de la Chine", remarque Pascal Praud. "L'Europe était souveraine en matière automobile" dorénavant, "elle choisit une technologie à partir de 2035 qu’elle ne maitrise pas” reconnaît Luc Chatel. L'Europe deviendra ainsi "dépendante du Congo, Cameroun, Russie ou de la Chine" notamment pour se procurer des métaux rares afin de fabriquer les batteries de ces voitures électriques. “Ce n'est pas une petite décision qui a été prise hier", explique-t-il, puisque l'"on tourne le dos à 100 ans d’expertise et de savoir faire industriel automobile".
Christophe Bourroux explique qu'une voiture électrique pollue deux à trois fois moins qu'une voiture thermique d'après les études qui ont été réalisées. Mais ces voitures émettent aussi des particules. "Ce n’est pas 100% propre. Il y a un léger avantage à l’électrique, mais ce n'est pas non plus spectaculaire", explique-t-il.
"Les constructeurs seront au rendez-vous, mais il y a toute une filière qui va devoir se diversifier et se recycler, trouver d’autres débouchés dans le médical, spatial ou aéronautique", explique Luc Chatel. L'adaptation "prendra du temps", continue-t-il.
La “casse sociale est chiffrée à 65.000 jusqu'à 100.000 emplois” avant la crise du covid. "Je crains qu’on soit dans l'ordre de grandeur de suppression 100.000 emplois”, déclare Luc Chatel. Il faudra tenter de "limiter l'impact sur la filière automobile", souligne-t-il.
La question des recharges sur les bornes va aussi poser problème pour le grand public. “On a 60.000 bornes de recharges et nous avons fait des projections : si on veut respecter la montée en charge des véhicules électriques en Europe, il faudrait en France environ 1 million de bornes de recharges. Imaginez-vous le chemin à parcourir”, explique Luc Chatl. "Ce sont des investissements considérables" sachant que “dans un cas sur deux, pour l’instant, une borne sur deux ne marche pas” souligne Pascal Praud.
"Aujourd'hui, il y a des centaines milliards d’euros déjà investis par les constructeurs pour ce virage", explique Luc Chatel au micro de RTL. Demain, vendredi 10 juin, il se rendra à Bercy pour évoquer ces sujets avec Bruno Le Maire.
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