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Violences conjugales : une femme battue par un joueur de foot pro brise le silence

Le quotidien sportif "L'Équipe" a publié un témoignage choc de l'ex-compagne d'un footballeur relatant, sous couvert d'anonymat, son quotidien sous les coups. Un phénomène qui prend de l'ampleur dans le monde du football.

Toujours plus de plaintes sont déposées pour violences sexuelles
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Crédit : iStock / Getty Images Plus
Violence faites aux femmes : le tabou du sport brisé
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Violence faites aux femmes : le tabou du sport brisé
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Amandine Bégot

Un tabou brisé dans L'Équipe. Fait rarissime, le quotidien ne met pas ce lundi 26 mars un sportif à la une mais une femme. Une silhouette plus précisément, celle de Miriam. Vous ne verrez pas son visage, juste une longue chevelure brune et ces mots, glaçants. "Ce n'était pas des petites gifles mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout."

Cette jeune femme est venue trouver le journal début février. Elle se présente comme victime de violences répétées de la part d'un footballeur encore en activité. À l'époque des faits, elle dit ne pas avoir eu la force de porter plainte mais explique à présent vouloir témoigner. Témoigner car ce "monsieur", comme elle l'appelle, frappe sa nouvelle compagne. "Je vous ai contacté parce que j'ai peur, explique-t-elle, qu'il finisse par tuer quelqu'un." Propos glaçants. La suite l'est tout autant. Miriam décrit l'enfer. Aux cotés d'un homme jaloux, possessif, parano, ultra violent, qui la frappe au moindre prétexte. Une sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde car sur le terrain, dans son club, c'est raconte-t-elle, "un homme réservé, timide qui n'entretient aucun lien avec ses coéquipiers. Quand vous le voyez au travail, poursuit-elle, vous ne pouvez pas deviner qui il est."

À plusieurs reprises, la police est intervenue

À plusieurs reprises, la police est intervenue. À leur domicile, dans une chambre d'hôtel aussi. Mais à chaque fois Miriam refuse de porter plainte. En février 2016, elle décide de le quitter. Elle fait ses valises, part prendre le train. Elle est alors enceinte de 4 mois. Ce "monsieur" la rattrape à la gare, vide ses valises à terre, la gifle. Des policiers viendront la voir. On l'a reconnu lui, disent-ils. Miriam le défend coûte que coûte. Non, ce n'est pas lui, leur répond-elle.

Vous ne trouverez ce matin aucun nom dans L'Équipe, mais le journal explique avoir vérifié et validé tous les faits qui pouvaient l'être. Le journal rappelle que, comme Miriam, la plupart des femmes victimes de violences au sein de leur couple renoncent à porter plainte. Seule une sur cinq le fait. L'an dernier, 123 femmes ont été tuées par leurs maris ou conjoints. Une tous les trois jours.

Des frais d'hospitalisation trop élevés

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Elle, n'a plus les moyens de se soigner. Le journal de Saône-et-Loire se penche ce matin sur cet autre cas, stupéfiant lui aussi. L'histoire de cette femme de 60 ans, qui souffre d'un cancer du sein. Elle doit subir une mastectomie dans trois semaines. L'opération est prise en charge par la Sécurité sociale, mais problème, elle ne peut pas payer les frais d'hospitalisation de 23 euros par jour.

Depuis cet automne elle ne bénéficie en effet plus de la CMU, ni de l'aide à la complémentaire santé. Ses revenus annuels ont dépassé de quelques dizaines d'euros le plafond fixé par la Sécu. Depuis, les difficultés financières s'accumulent. "J'ai un loyer et une facture EDF de retard", explique-t-elle. Désespérée, elle a fait une tentative de suicide en décembre dernier.

Un système de santé régulièrement pointé du doigt dans les médias, je vous en parle assez souvent. Le Figaro publie ce matin une grande enquête sur le sujet. Si 59% des Français estiment que notre système de soins hospitalier est le meilleur du monde, les indicateurs montrent toutefois  une nette dégradation. Le nombre d'insatisfaits par exemple sur la question des relations avec l'hôpital a été multiplié par trois.

Par trois en moins de trois ans. On est passé de 9% d'insatisfaits en mai 2015 à 24% en mars 2018. Des Français plutôt dubitatifs quant à la modernité de nos équipements. Ils ne sont que 55% à trouver les hôpitaux français en avance. Il faut dire que ce n'est pas ce qu'on voit au quotidien dans  nos établissements de santé qui risque d'arranger les choses

Manque de lits dans les hôpitaux

Le Parisien-Aujourd'hui en France publie ce matin le No Bed Challenge, classement très sérieux, réalisé par les urgentistes du syndicat Samu urgence de France. Ils ont décidé de répertorier le nombre de patients qui doivent chaque nuit rester sur un lit de fortune, faute de place en chambre. Le résultat est édifiant. Depuis le début de l'année ce sont plus de 19.000 personnes qui ont dormi sur des brancards. 200 en moyenne chaque nuit.

Parmi les hôpitaux les plus mal classés, Nîmes, Limoges, Argenteuil ou encore Aulnay en Seine-Saint-Denis. Et le phénomène est d'autant plus grave qu'aux urgences l'attente d'un lit d'hospitalisation sur un brancard tue. "C'est incontestable", explique la présidente de la société française de médecine d'urgence Agnès Ricard Hibon. Et d'ajouter : "il s'agit d'une mortalité retardée, et donc invisible mais le risque de décès augmente de 5% pour les patients admis les jours de grande surcharge. 30% dans les cas les plus graves". Ça aussi, ça a de quoi faire froid dans le dos.

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