En dix ans, Gilles Langlois a vu évoluer la société dès le plus jeune âge. Ce directeur d'une école primaire du XIXe arrondissement de Paris, invité de RTL ce lundi 3 septembre, travaille en zone REP+ (Réseau d'éducation prioritaire, ndlr). Comme 12 millions d'élèves et quelque 881.000 enseignants, il fait aujourd'hui sa rentrée. Dans une école qui, comme la société, a beaucoup évolué - avec aussi ses désagréments.
Une évolution crescendo de la violence ? "Il y a de la violence comme partout dans la société, affirme Gilles Langlois. L'école est une éponge (...). On a de la violence - beaucoup moins dans les espaces communs comme la cour de récréation, on a beaucoup moins de bagarre - par contre, ce que j'ai vu depuis plusieurs années se développer, c'est un sentiment d'insécurité et parfois de violence entre les élèves. Ne serait-ce que lorsqu'ils vont travailler ensemble".
Les enfants ont accès très jeunes à des téléphones portables. "Pas forcément les leurs, c'est interdit dans l'école", précise Gilles Langlois. Mais l'accès à internet en dehors de l'enceinte scolaire ouvre le champs des découvertes, plus ou moins risquées. "On voit que les enfants très jeunes, dès le CM1 voire avant, peuvent avoir accès à des connexions, à des réseaux sociaux type Snapchat, et là ça laisse échanger - on l'a déjà vu - des propos orduriers de certains enfants vers d'autres enfants", dit-il.
Le directeur d'école constate également que les enfants sont de plus en plus initiés à la pornographie. "On a beaucoup de tensions entre les filles et les garçons, plus qu'avant, et cela se développe dès le CM1/CM2", explique Gilles Langlois.