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Des bananes des Antilles exposées au salon de l'Agriculture de Paris, le 22 février 2015
Crédit : AFP / Patrick Kovarik
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Le fruit le plus apprécié au monde est-il condamné à disparaître ? Pas tout de suite : rassurez-vous, il y aura des oranges et des bananes à Noël. Mais pour les années qui viennent, les ingénieurs agronomes tirent la sonnette d’alarme. La banane est d’abord attaquée par une maladie des feuilles des bananiers, que pour l’instant les producteurs parviennent à contenir, souvent avec des traitements pesticides lourds. Il y a aussi un deuxième champignon qui fait cauchemarder les producteurs depuis quelques années. Il a déjà ravagé les plantations aux Philippines, et il est arrivé en 2013 en Afrique par le Mozambique.
C’est vraiment la "peste de la banane". La pandémie est contenue, rassure Denis Loeillet du Cirad, en charge de la recherche agronomique pour le développement. Mais ce champignon de sol, qui attaque le réseau vasculaire des bananiers, est assez terrifiant. "Certains bananiers sont totalement cramés, comme si vous aviez passé votre bananeraie au napalm. Il n'y a pas de remède miracle : il faut laver et désinfecter tous les outils agricoles, faire attention au passage de la population qui traverse les plantations, laver les pneus des camions traversent les bananeraies infectées et organiser une quarantaine pour éviter la propagation de la maladie", explique-t-il.
Certains bananiers sont totalement cramés, comme si la plantation avait été passée au napalm
Denis Loeillet, du Cirad
Si la pandémie est pour l'instant maîtrisée, la menace est réelle. Car la totalité (99%) des bananes exportées est issue de la même variété. C'est la "Cavendish". Les bananes qu’on mange sont génétiquement identiques. Elles sont donc ultra-vulnérables, car sensibles aux mêmes champignons. Ces maladies pourraient donc conduire à sa disparation. Que faire donc ? Pour garder la banane, on va devoir manger des bananes et plus une seule sorte de banane. Le défi c’est de diversifier. Miser sur la même banane Cavendish était juteux pour les affaires mais dangereux.
Les ingénieurs agronomes du Cirad tentent donc depuis quinze ans de croiser des variétés de bananes pour en inventer une nouvelle, résistante aux maladies et sans recours aux pesticides. Une banane est ainsi née dans les plantations de Guadeloupe et de Martinique. Cette banane du futur s’appelle la "Cirad 925". Il faudra lui trouver un petit nom plus appétissant pour s'imposer sur le marché.
Il faudra aussi que la filière de la banane change profondément. Et nous aussi ! Car la "Cirad 925" n’a le même goût que vous dégustez aujourd'hui. Certes, les goûts évoluent. On mange de nos jours de la banane verte alors que nos parents mangeaient de la banane tigrée, plus mûre. Si on veut continuer à manger des bananes demain, on devra se faire à une nouvelle saveur. Il faudra passer par une révolution du goût. Une révolution pour qu’on accepte ce changement de régime.
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