"Un policier qui déprime, c'est tabou", dénonce la mère de David Cordier

2014 a été une année noire pour la police, qui déplore 46 suicides depuis le début de l'année. Patricia Cordier, dont le fils David s'est donné la mort avec son arme de service en 2008, se bat pour dénoncer le tabou de la dépression dans la police.

"David a commencé à sombrer dans la dépression, à faire plusieurs tentatives de suicide, raconte Patricia au micro de RTL. Je pensais qu'il allait être au moins un an sans arme, se souvient-elle. Mais un "vendredi soir", le gardien de la paix alors âgé de 29 ans est reparti [du travail] avec son arme de service et s'est tiré une balle dans le cœur".

Trop vite réarmé après la depréssion

"Au départ j'en ai beaucoup voulu au commandant qui a réarmé David", explique la mère de famille. Car le supérieur hiérarchique de son fils lui avait "dit que l'arme était le prestige du policier".

Un gardien de la paix qui déprime, c'est un sujet tabou

Patricia Cordier

Depuis la mort de son fils, Patricia se bat car "il y a toujours autant" de suicides dans la police. "Un gardien de la paix qui déprime, c'est un sujet tabou, je pense que c'est mal vu", dénonce-t-elle.

J'espère que monsieur Bernard Cazeneuve va faire changer les choses

Patricia Cordier

Elle a lancé une pétition et récolté plus de 100.000 signatures pour mobiliser les autorités sur ce sujet. Elle réclame un suivi psychologique, assurant qu'en France, il n'y a que 60 psychologues pour écouter 140.000 policiers. Elle sera reçue par le ministre de l'Intérieur le 17 novembre prochain. "J'espère que Monsieur Bernard Cazeneuve va faire changer les choses."