Selon les chiffres du professeur Israël Nizan, "à peu près 100.000 femmes" subissent une amniocentèse chaque année. Concrètement, il s'agit pour le médecin d'entrer une aiguille dans le ventre de la femme enceinte afin de dépister la trisomie 21 chez l'enfant. Et le risque existe : "Il y a 0,5%, 1% de fausses couches consécutives à l'amniocentèse. Une centaine de grossesses s'arrêtent à cause de l'amniocentèse."
L'âge auquel une femme donne naissance a son premier enfant étant retardé, celles qui subissent cette opération ont environ "30 ans". "Au début, c'était en fonction de leur âge" que l'amniocentèse était pratiquée, précise le professeur. "Ce qui n'était pas un très bon critère. À 30 ans, on a 1 pour mille de risques d'attendre un enfant trisomique 21, à 40 ans, c'est 1% et à 45 ans, c'est un pour douze. On pratique des amniocentèses lorsqu'on voit un facteur de risque à l'échographie."
Le système de la France met trop de temps
Israël Nizan, gynécologue
Aujourd'hui, une autre méthode moins risquée semble faire ses preuves, selon le spécialiste. "On sait mesurer la quantité de chromosomes 21 qui circulent dans le sang de la mère. Ça a une valeur de dépistage : la pertinence du test est de 99% mais surtout ça diminue de 99% le nombre d'amniocentèse qu'on a besoin de faire. Chaque mois qui passe sans qu'on mette à disponibilité des femmes ce test nous fait perdre des dizaines d'enfants sains." Israël Nizan en appelle notamment à Marisol Touraine. "Le système de la France met trop de temps. On oublie qu'il y a des vies humaines saines qui sont perdues à cause des méfaits de l'amniocentèse. Le test sanguin coûte moins cher : 390 euros. Mais l'amniocentèse est remboursée, le test sanguin, non, on marche sur la tête."
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