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Syrie : "Les rebelles ont une vision nationale", estime sur RTL Jean-François Richard, ex-procureur anti-terroriste
Pour Jean-François Ricard, les rebelles islamistes qui viennent de prendre le pouvoir à Bachar al-Assad en Syrie ont, pour l'heure, une priorité interne à leur pays avant les problématiques internationales.
Jean-François Ricard sur RTL
Crédit : RTL
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Il n'aura fallu que dix jours pour faire tomber une dictature vieille d'un demi-siècle. Bachar al-Assad a fui son pays contre toute attente le samedi 7 décembre dernier, chassé donc par les rebelles du groupe islamiste HTS, emmené par leur chef Al-Jolani.
Dans RTL Midi, l'ancien procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, évoque cette situation nouvelle qui réveille des souvenirs douloureux et soulève quelques inquiétudes en France. Les attentats du 13 novembre, avaient été commandités, organisés en Syrie et des centaines de Français jihadistes étaient partis sur place.
"C'est une situation extrêmement compliquée aujourd'hui, confirme-t-il. Et celui qui dit qu'il y voit parfaitement clair, à mon avis, c'est un escroc. Nous avions 1.500 Français ou individus originaires de France qui étaient partis pour rejoindre la zone irako-syrienne, principalement dans la période 2012-2016. Parmi eux, un grand nombre ont été tués. D'autres sont revenus en France et sont aujourd'hui en détention. D'autres encore sont dans la zone du nord-est tenue par la partie kurde, dans des prisons".
Parmi les rebelles du HTS, "il peut y avoir quelques Français, mais en tout petit nombre", selon l'ex-procureur du PNAT. Ça se compte au maximum sous les doigts d'une ou deux mains, a priori".
Ce groupe de rebelle est mené par des islamistes, dont la ligne "peut surtout être différenciée de ceux qui ont des calendriers internationaux", selon Jean-François Ricard. "C'est un calendrier, un agenda avant tout national, c'est-à-dire un agenda syrien. Notre intérêt, nous, c'est de savoir d'abord ce qu'ils vont avoir comme vision à l'international et d'après ce que l'on comprend, c'est avant tout une vision nationale. En ce qui concerne leur niveau de radicalisation, leur origine est particulièrement radicale. Aujourd'hui, nul ne sait où ils en sont. La menace terroriste n'est pas leur priorité, c'est certain. Ils ont même totalement renoncé, au moins dans leur discours."
