"Si je n'avais pas arrêté, c'était une balle dans la tête" : sur RTL, Pierre Arditi raconte comment son addiction au jeu a failli lui coûter la vie

Invité du Journal Inattendu ce samedi 15 novembre, Pierre Arditi se confie au micro de Stéphane Boudsocq. L'acteur, qui publie Le Souvenir de presque tout aux Editions du Cherche Midi, évoque son lien à ses parents, son rapport au temps qui passe et, sans détours, une ancienne addiction au jeu qui a failli le mener à commettre le pire.

L'acteur s'était déjà confié sur son rapport au jeu au micro de RTL en 1988, "pour le plaisir d'abord, et ensuite par vice ou par besoin de me laisser entraîner vers le bas". 

"Un jour, racontait-il, je me suis retrouvé sur le trottoir des grands boulevards, à 6h du matin, j'avais paumé l'argent des vacances de ma femme et de mon fils. Entre 6h et 8h du matin, j'ai retrouvé cet argent que j'ai emprunté pour qu'ils puissent partir, sans que je puisse dire bien sûr que j'avais perdu ça au jeu. Le jeu, ça amène une chose horrible, ça débouche sur le mensonge, et le mensonge par rapport à soi-même, donc c'est la mort évidemment".

J'ai été sauvé par mon narcissisme.

Pierre Arditi, sur RTL

Au micro de Stéphane Boudsocq, Pierre Arditi a réagi à cette archive, évoquant une période sombre de sa vie. "Si je n'avais pas arrêté, on ne se parlerait plus, c'était une balle dans la tête, concède-t-il. D'ailleurs, je me suis posé la question, sur la fameuse fin de l'histoire que je raconte là".

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"Je me suis retrouvé tout seul, raconte-t-il. Ma femme et mon fils sont partis en vacances, je devais les rejoindre. Je me suis retrouvé seul, je me suis regardé dans la glace, j'étais défiguré, absolument défiguré. Et j'ai été sauvé par mon narcissisme, je me suis dit que je ne pouvais pas garder cette tête-là, que j'étais un type bien, beau, et que la virilité finalement, c'était 'ne pas être dupe de soi', comme le dit Jean-René Huguenin". 

À 80 ans, Pierre Arditi affirme s'être débarrassé de cette addiction. "Évidemment, c'est fini, pour toujours, déclare-t-il. Curieusement, d'ailleurs, quand on joue, ce n'est pas pour gagner, c'est pour perdre. Pour se punir, finalement, de ce vice qui vous ronge la vie comme un cancer".