C'est une application qui donne du fil à retordre aux services de renseignement qui entre dans l'enquête sur l'attentat à Saint-Étienne-du-Rouvray : Telegram. Adel Kermiche, l'un des deux tueurs du père Jacques Hamel, utilisait cette messagerie, créée en 2013 pour discuter avec des centaines de personnes, jusqu'à une heure seulement de l'attaque de l'église de la ville de Seine-Maritime, selon une information de la Voix du Nord. Le journal indique que Adel Kermiche avait ouvert sur Telegram une "private channel", une chaîne lui permettant de s’adresser à une audience ultra-sélectionnée. Il avait choisi pour nom de code Abu Jayyed al-Hanafi et la photo de Abou Bakr al-Baghdadi, chef suprême du groupe État islamique, comme représentation, ne laissant aucun doute concernant son attachement à Daesh.
Depuis des mois, Adel Kermiche correspondait via cette application avec près de 200 personnes. L’un d'entre eux explique à la Voix du Nord que les échanges pouvaient être "écrits ou oraux mais toujours détruits rapidement". "C’est à partir de Facebook que s’établissent les premiers contacts avant le basculement vers Télégram." Une heure avant d'attaquer l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, à 8h30, le terroriste a publié ce message : Télécharger (sic) ce qui va venir et partager le en masse !!!!".
Depuis des mois Telegram et ses messages chiffrés sont très prisés par les jihadistes de Daesh, qui peuvent ainsi ensemble sans pouvoir être repérés par les services de renseignement, puisque le chiffrement de Telegram est, pour le moment, impénétrable. Mais le groupe État islamique se sert également de cette application pour communiquer. C'est d'ailleurs via la plateforme qu'il avait revendiqué l'attentat contre un avion russe dans le Sinaï, qui avait tué 224 passagers le 31 octobre 2015.
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