Une mosquée radicale a été perquisitionnée pour la première fois dans la nuit du 19 au 20 novembre. Située à Brest, la mosquée Sunna a pour imam Rachid Abou Houdeyfa, un salafiste dont les prêches ont été largement diffusés ces dernières heures sur les réseaux sociaux. L'homme avait déjà fait parler de lui en septembre, à travers une vidéo dans laquelle il explique aux enfants que la musique est "haram", "péché" en arabe. "La musique fait naître le mal, il y a des risques qu'Allah transforme [celui qui l'écoute] en porc ou en singe", prêche-t-il. L'imam s'en est récemment défendu, précisant qu'il s'agit d'une métaphore sortie de son contexte.
Natif de Brest, Rachid Abou Houdeyfa s'appelle en fait Rachid El Jay, selon les informations du Point. Né en 1980, il a grandi dans le quartier de Pontanézen, où se trouve sa mosquée, l'une des cinq mosquées de Brest. Il est suivi par plus de 184.000 fans sur sa page Facebook, et plus de 10.500 personnes sur son compte Twitter. Rachid Abou Houdeyfa "se présente comme scrupuleusement attaché au respect de la sunna (la loi coranique)", selon Le Point. La Sunna est d'ailleurs le nom donné à la mosquée qu'il dirige depuis 2004, année à laquelle le précédent imam a été expulsé de France pour avoir appelé au djihad.
La perquisition a été menée entre 3 heures et 6 heures du matin. Une centaine de policiers ont participé à l'opération. Tout le quartier avait été bouclé par les CRS. Les policiers ont retiré leurs chaussures pour pénétrer dans la salle de prière, rien n'aurait été trouvé. Le domicile de Rachid Abou Houdeyfa a également été fouillé par la police, en sa présence. Aucun document probant n'aurait été récupéré.
Plus tard dans la journée, le quartier a retrouvé son calme. Les cent cinquante pratiquants que compte la mosquée Sunna se sont déplacés, comme d'habitude, pour la prière hebdomadaire du vendredi, prévue à 13h10, que l'imam a exceptionnellement ouverte à la presse.
"Ce n'est pas un imam radical, il est contre ce qu'il s'est passé à Paris, il a dénoncé cela", affirme l'un des fidèles. "Ce n'est pas un radical du tout", poursuit un autre. Certains affirment qu'il aurait même fait barrière à des jeunes qui voulaient rejoindre Daesh. Rachid Abou Houdeyfa a même évoqué, dans son prêche, sa possible démission qui, selon lui, arrangerait beaucoup de monde. Il a, dans la foulée, annoncé qu'il ne démissionnerait pas.
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