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Paris : une marche du cannabis pour réclamer la dépénalisation

Joint aux lèvres et sur un air de reggae, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris ce samedi pour réclamer la dépénalisation du cannabis.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris samedi 9 mai pour réclamer la dépénalisation du cannabis.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris samedi 9 mai pour réclamer la dépénalisation du cannabis.
Crédit : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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"La Ganja pour tous", est-ce vraiment possible aujourd'hui en France ? C'est en tous cas ce que réclamaient plusieurs centaines de manifestants ce samedi 9 à Paris rassemblés à l'occasion de la Marche mondiale du cannabis. Plutôt jeunes, arborant pour certains des t-shirts et casquettes aux imprimés feuilles de cannabis, des vêtements aux couleurs de la Jamaïque ou même des joints aux coins des lèvres, ils souhaitent la dépénalisation et la légalisation du cannabis.

Julien, 16  ans, consommateur depuis deux ans, est venu "pour pouvoir fumer tranquillement": la légalisation permettra d'avoir "moins de trafic, de meilleurs produits et peut-être moins de criminalité", explique-t-il entre deux bouffées. En France, la consommation de cannabis est prohibée depuis 1970, passible d'un an de prison et 3.750 euros d'amende. Dans la pratique, si l'emprisonnement pour usage est exceptionnel, les amendes perdurent.

Atteinte d'une maladie du système nerveux et du sida, Béatrice, 52 ans, met en avant l'usage thérapeutique du cannabis. Elle raconte qu'elle était en fauteuil roulant il y a 20 ans. "Mais depuis que je fume du cannabis, je vais mieux : je remarche, ça augmente les effets de la trithérapie, et ça m'aide à manger". Elle consomme depuis une quinzaine d'années entre 0,8 et un gramme de cannabis par jour soit "l'équivalent de 3, 4 pétards". Encouragée par son médecin, Béatrice cultive ses plants dans son jardin. "J'essaye d'être discrète." "C'est prouvé, la consommation dégringole, la violence dégringole si c'est légalisé", affirme-t-elle. Selon elle, des milliers d'emplois seraient créés avec la fin de "cette loi de 70 répressive".

Le cannabis, un antidépresseur abordable ?

Un usage thérapeutique également défendu par un jeune travesti membre des sœurs de la perpétuelle indulgence, groupe militants lesbiennes, gays, bissexuels et transexuels (LGBT) en habit religieux coloré. "Quand on a des traitements lourds très compliqués, l'usage du cannabis pour ces personnes-là est au-delà du nécessaire, c'est vital". Dénonçant le cliché "des vieux hippies", le militant explique que le cannabis "est la seule chose qui permet à certains enfants épileptiques de vivre". "On ne leur fait pas fumer des pétards, mais on leur donne mélangé à du lait, des cookies ou des gélules, ils peuvent aller à l'école, ils ne sont pas 'légumisés' comme avec certains médicaments."

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Pour Alain, "il y a de vrais lobbies pharmaceutiques (...) Le cannabis pourrait être un antidépresseur abordable". Le quinquagénaire regrette la "diabolisation" de la substance dans les campagnes de prévention, soutenant l'idée d'un usage "récréatif".

Des réticences liées à la morale

Selon la sénatrice écologiste Esther Benbassa, à l'origine de la proposition de loi -rejetée en avril- visant à autoriser l'usage et la vente contrôlée par l’État tout en interdisant la publicité et la vente aux mineurs, les réticences sont liées à "la morale".

"Il y a encore l'idée que le fumeur de cannabis est sur la mauvaise voie. S'il consomme tous les jours, c'est de l'addiction, il faut un accompagnement, mais c'est comme pour l'alcool", affirme-t-elle, réclamant "une législation sur un problème de santé publique".

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