Une vingtaine d'élus et de militants associatifs de banlieues françaises ont fait le déplacement à Molenbeek en Belgique, pour afficher leur solidarité et engager une coopération entre villes unies par une même "communauté de destin", a annoncé à l'organisateur. La commune dont sont originaires plusieurs des auteurs des attaques terroristes de Paris et de Bruxelles a acquis la réputation d'être un fief jihadiste. "Une stigmatisation qu'il faut casser", selon Mehdi Bouteghmes, élu sans étiquette à la Courneuve en Seine-Saint-Denis et qui fait partie du voyage. "Depuis quelque temps dans les médias le discours qui prévaut vise à stigmatiser nos quartiers. On parle de 'quartier sensible', de 'quartier populaire' et cela va plus loin puisqu’ils évoquent des Molenbeek partout en France", déplore-t-il au micro de RTL.
"Nous voulons aller directement à la rencontre des habitants de ces quartiers et nous voulions commencer par Molenbeek, au vu de ce que représente cette ville dans l'opinion publique" détaille Mehdi Bouteghmes. "Le but est de rencontrer les acteurs de la vie publique là-bas et de collaborer, d'échanger avec eux. Mais attention on ne veut pas éluder la question des violences liées à l'extrémisme religieux, au contraire nous voulons assumer ses problématiques. Montrer comment on va les résoudre et proposer des solutions" affirme l'élu.
"Avec les événements qu'on a vécus de part et d'autre, on pense qu'on a une communauté de destin avec Molenbeek et on veut se réapproprier l'avenir de nos territoires", a expliqué Medhi Bigaderne à l'AFP, élu sans étiquette à Clichy-sous-Bois. Il est accompagné cette fois d'élus d'Aubervilliers, de Sevran, du Pré-Saint-Gervais, de La Courneuve, ou encore de Trappes.
Ce voyage se veut aussi une réponse à la "stigmatisation" dont les quartiers populaires sont victimes, référence aux propos tenus début avril par le ministre socialiste de la Ville, Patrick Kanner, qui avait déclaré qu'il y avait "une centaine de quartiers en France" présentant des "similitudes" avec Molenbeek. "Jusqu'à présent, on ne nous a pas entendus sur ces questions et l'idée est de travailler ensemble, par-delà les frontières et les clivages politiques, pour trouver des solutions à la question du vivre-ensemble", reprend Medhi Bigaderne.
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