Près de 300 personnes se sont rassemblées dimanche 2 novembre dans l'après-midi place de Stalingrad à Paris en mémoire de Rémi Fraisse, quadrillées par une forte présence policière puisqu'aucune manifestation n'était autorisée sur ces lieux.
De source policière, 66 personnes ont été interpellées aux abords de la place et dans l'Est parisien. Certains d'entre eux portaient "des marteaux, des pinces, des casques, des poings américains, des pétards et des engins incendiaires", a-t-on expliqué. "Tout est fait pour dissuader les groupes à risque de venir" à cette manifestation sauvage, a précisé la préfecture de police. Les gendarmes mobiles ont fait usage de bombes de gaz lacrymogène lorsque vers 16h30 les manifestants, qui tentaient de quitter la place, ont essayé de forcer le barrage.
Une centaine de cars de CRS avaient été stationnés au coin de chacune des avenues menant à la place Stalingrad, dans un quartier populaire du nord-est de Paris.
Sur la place de la Rotonde, face au canal de l'Ourcq, où une manifestation était prévue avant que ses organisateurs ne renoncent à déposer une demande à la préfecture de Paris, ils étaient moins de 300, répétant les slogans "police partout, justice nulle part", "on n'oublie pas, on ne pardonne pas", "police assassins".
Un grand carton était planté dans des boîtes d'oeufs sur lequel était écrit "va te faire cuire un keuf". Les CRS, qui ont demandé à ce qu'il soit enlevé, ont été hués par les manifestants qui ont crié "liberté liberté".
Nicole 66 ans, qui se définit comme une désobéissante civile non-violente, a dit avoir "appris en arrivant place Stalingrad que la manifestation était interdite". "Je peux comprendre que des jeunes pétris d'idéaux en arrivent à réagir violemment, quand ils ont un mur devant eux", a-t-elle ajouté auprès de l'AFP, évoquant les violences de la veille à Nantes et Toulouse.
Victor, étudiant de 29 ans, avance, bravache: "Mieux vaut une vie de lutte qu'une minute de silence". Aux abords de la place, les policiers ont procédé dès le début de l'après-midi à des contrôles de sacs et d'identité, notamment de jeunes portant des T-shirt aux slogans hostiles à la police.
Un jeune homme portant de nombreux piercings, jean déchiré, parka marron et cheveux longs, a notamment été interpellé avec, dans son sac à dos de l'armée américaine, une dizaine de "bombardes", sorte de gros pétards.
Le NPA et le collectif Notre-Dame-des-Landes d'Ile-de-France avaient initialement prévu un rassemblement à Stalingrad, préférant finalement se rallier à un sit-in pacifique prévu sur le Champ de Mars à l'appel de France Nature environnement (FNE). Rémi Fraisse, 21 ans, mort le 26 octobre lors d'affrontements autour du barrage de Sivens (Tarn), était bénévole dans une association écolo liée à FNE.
Mais des appels sur les réseaux sociaux avaient appelé à "braver l'interdiction" pour se retrouver quand même à Stalingrad: "Prouvons-leur que prendre une de nos vies leur coûtera cher", affirmait un tract anonyme adressé à l'AFP.
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