Les manifestations ont rapidement dégénéré. À Paris, Nantes, Rennes ou encore Grenoble et Toulouse, d'importantes scène de violence ont émaillé les regroupements pour dénoncer le projet de loi Travail qui ne cesse de faire débat. Au total, 214 personnes ont été interpellées, et 78 policiers blessés lors des manifestations de jeudi 28 avril contre le projet de loi de Myriam El Khomri.
Au total "214 individus ont été interpellés jeudi, 1.961 depuis le début des manifestations il y a deux mois, a déclaré Bernard Cazeneuve lors d'un déplacement à Strasbourg. "Ces violences sont inacceptables. Il n'y aura jamais de la part de l'État la moindre complaisance", a-t-il précisé, soulignant que la justice passerait "pour chacun des auteurs de ces violences". Les manifestations ont rassemblé entre 170.000 personnes, selon les autorités et 500.000, selon la CGT, avec des blessés graves du côté des forces de l'ordre mais aussi des manifestants.
Qui sont ces casseurs ? Une écrasante majorité était inconnue des services de renseignement. Chaque manifestation apporte son lot de casseurs. S'il n'y a pas de profil type, il s'agit généralement de libertaires ou de zadistes avec une méthodologie établie : frapper fort dès le début de la manifestation avant de disparaître et d'échapper aux forces de l'ordre. Il y a aussi quelques pilleurs mais ils sont beaucoup plus minoritaires. Sept jeunes ont été interpellés le 28 avril à Paris, après avoir cassé les vitrines d'un magasin pour le dévaliser.
Les assignations à résidence sont envisagées pour les profils les plus dangereux. Cela a été le cas en décembre dernier pour la Conférence sur le climat, la Cop 21. Cette fois, il y a deux problèmes majeurs : il faut d'abord identifier les casseurs avant qu'ils ne se rendent aux manifestations. La plupart n'est pas connue des services de police. Deuxième problème : l'État ne veut pas, pour le moment, avoir recours aux assignations de crainte que le mouvement se radicalise et réclame la libération de ceux qu'ils considéreraient comme des détenus politiques.
Depuis le début du mouvement, il y a eu plusieurs condamnations à chaque fois pour violences sur des policiers, jets de projectiles ou incendies. Les sanctions oscillent entre la simple amende et des peines plus lourdes, jusqu'à huit mois de prison ferme.