L'édito de Jacques Pradel
A la une de l’heure du crime, les coulisses de grandes affaires criminelles, racontées par un collectif de journalistes spécialistes de fait-divers, qui publient pour la première fois leurs carnets d’enquête, dans une nouvelle revue…
La revue s’appelle TRUE CRIME. Son premier numéro vient de paraître aux éditions RING. Et trois de ces 9 "maîtres" du fait-divers vont nous raconter dans un instant la traque de criminels qui ont eu par la suite, malheureusement, de nombreux imitateurs.
Le 23 janvier 1978, le baron Jean-Edouard Empain, homme d’affaire international, un des industriels les plus riches de la place de Paris, était enlevé par un commando armé, devant son domicile du 43 avenue Foch. Sa détention allait durer 63 jours…
Autre dossier terrible: celui de Christian Van Geloven, un homme banal, apparemment inoffensif, marié et père de trois enfants, qui s’est révélé être l’un des plus sinistres prédateurs pédophiles des années 90.
Nous évoquerons aussi celui que la presse avait surnommé "le monstre de Montmartre", puis "l’assassin des vieilles dames". Il s’appelait Thierry Paulin. Entre 1984 et 1987, il a tué 21 vieilles femmes dans des circonstances horribles et provoqué une véritable psychose dans la capitale…
Le 23 janvier 1978 vers dix heures trente, l'homme d'affaires belge le baron Edouard-Jean Empain est enlevé à la sortie de son domicile parisien, dans le 16e arrondissement.
Rapidement, la police s’oriente vers un enlèvement crapuleux. Un coup de fil parvient en effet deux jours plus tard, le 25 janvier, au siège du groupe Empain-Schneider : une voix anonyme indique qu’un message des ravisseurs se trouve dans la consigne n°595 de la gare de Lyon. Les enquêteurs qui se rendent sur place découvrent dans un paquet, contenant des documents personnels et les papiers d’identité de l’otage, une phalange d’un de ses doigts coupé par les ravisseurs qui menacent de tuer le baron si la rançon n’est pas payée.
Un des ravisseurs, Alain Caillol, est arrêté le 24 mars 1978, après que son complice a été abattu par la police. Après deux jours de négociation, le commissaire Ottavioli obtient de Caillol, soupçonné d'être le cerveau des malfaiteurs, qu'il exige la libération du baron. Après 63 jours de captivité, Jean-Edouard Empain recouvre la liberté le 26 mars 1978.
Entre octobre et novembre 1984, plusieurs femmes d'un certain âge sont agressées à Paris, principalement dans le 18e arrondissement. Au cours de cette première vague de crimes, dix femmes sont attaquées. Seule une survit, Germaine Petitot, 91 ans. La violence des crimes crée la panique chez les vieilles dames du quartier. Le tueur bat à mort et asphyxie ses victimes. Il force certaines à boire du détergent. Le mobile apparent ? Quelques bijoux et un peu d'argent.
Entre décembre 1985 et juin 1986 se produit une deuxième vague de meurtres, faisant huit nouvelles victimes. L'enquête permet d'affirmer que l'agresseur est le même que le tueur de vieilles dames de 1984 mais rien ne permet alors de l'identifier.
Novembre 1987. Troisième série de meurtres. Deux femmes sont assassinées à leur domicile. Une troisième victime survit. Grâce à son témoignage, un portrait-robot est établi et Thierry Paulin est arrêté le 1er décembre 1987. Il avouera, au terme de sa garde à vue, 21 assassinats. Il mourra du sida en prison, à Fresnes, le 16 avril 1989, avant son jugement. Son complice, Jean-Thierry Mathurin, est condamné à la prison à perpétuité en 1991.
En 1991, à Elne, près de Perpignan, Christian Van Geloven viole, torture et étrangle Muriel et Ingrid, 10 ans. Pourtant, il a déjà fait l'objet de trois plaintes pour agressions sexuelles, quelques années auparavant. La première fois, il n'est condamné qu'à dix-huit mois de prison ferme. C'est dans l'attente de son jugement dans deux autres affaires qu'il commet le double meurtre. L'affaire Van Geloven a défrayé la chronique parce qu'elle pose la question de la récidive et de la possibilité de réinsertion des criminels sexuels. En 1994, Christian Van Geloven a été condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de trente ans. Il est mort en prison en 2012.
"True Crime, ce sont les faits-diversiers les plus affutés de l’Hexagone réunis au sein d’un collectif inédit. Leur devise : souci du détail et attachement à la vérité. Leur passion, qu’ils partageront avec leurs lecteurs deux fois par an : le crime sous toutes ses formes. Avec ce premier volume, ils signent neuf enquêtes originales ayant un point commun : elles racontent l’histoire de ceux qui ont tiré les premiers, avant de faire de nombreux émules. Parce que le crime a ses modèles.
Au menu, un pilier du patronat français, amateur de poker, enlevé par des voyous à Paris, un tueur de petites filles le dos au mur face aux gendarmes, tout sur le pionnier des serial killers, la parole des enfants enfin entendue par la justice, un maniaco-terroriste nord-américain, l’homme qui suivait les vieilles dames sur les marchés parisiens pour mieux les détrousser (et les tuer), le gang qui rassembla collabos et résistants après la guerre et la courtisane qui fit du vitriol une arme. Sans oublier, pour fermer cette marche, l’ancêtre des islamo-terroristes d’aujourd’hui, qui mit Paris à feu et a-à sang en 1995."
Frédéric Ploquin, journaliste à Marianne. Il a réuni l’équipe de fait-diversiers qui participent à ce premier numéro du livre en série True Crime dont le volume 1: Les prototypes, vient de paraitre aux éditions Ring (31 mars). Le numéro 2 paraitra dans 6 mois ; Dominique Rizet, journaliste, consultant Police-Justice pour BFMTV ; Michel Mary, grand reporter au Nouveau Détective.
Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l'équipe de l'émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L'Heure du Crime.
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