Au Moyen-Âge, on considérait que les animaux étaient aptes à être jugés... comme des hommes. Un animal voleur, ayant tué ou blessé quelqu'un était jugé par un tribunal d'homme et condamné pour ses crimes et délits. A l'enfermement, la peine capitale, à être traîné dans les rues aux yeux de tous, ou à diverses autres sanctions.
Jacques Pradel, Henri Gougaud et leur invité Michel Pastoureau vous raconteront notamment l'histoire de la truie de Falaise. A la fin du XIVe siècle, en Normandie, une truie a été accusée d'avoir grièvement blessé un enfant en essayant de le dévorer. Cette truie, considérée comme responsable de ses actes, a été jugée par un tribunal et même représentée par un avocat ! Avocat dont le travail n'a pas porté ses fruits puisque la truie a été condamnée à mort. On a d'abord reproduit sur elle les mêmes blessures qu'elle avait infligées à l'enfant, puis on l'a habillée avec des vêtements de femme, et on l'a traînée dans les rues de Falaise. Elle a ensuite été pendue puis brûlée. Un spectacle auquel les paysans alentours ont assisté, en compagnie de leurs cochons, pour les prévenir de ce qui les attendait s'ils commettaient un crime !
Mais le phénomène des procès d'animaux ne s'est pas arrêté à la fin du Moyen-Âge : le dernier procès d'un animal ne remonte qu'à 1962.
Aujourd'hui, si les animaux ne sont plus jugés, ils ne sont pas pour autant complètement absents des tribunaux. En 2014 par exemple, un juge d'instruction de Tours a fait comparaître un chien dont le maître avait été assassiné, pour le confronter au meurtrier présumé et analyser sa réaction.
A tout de suite dans les Aventuriers de l'Inconnu !
Pour aller plus loin :
- Les procès d'animaux du Moyen-Âge à nos jours, de Jean Vartier (Hachette, 1970)
Le bleu est la couleur de la France. Dans ce rôle ses origines sont anciennes : elles se situent vers le milieu du XIIe siècle, lorsque le roi Louis VII adopte deux attributs de la Vierge, le lis et l’azur, pour en faire les premières armoiries royales. Par ce choix, non seulement il rend hommage à la mère du Christ, patronne du royaume, mais surtout il tente d’effacer le souvenir d’une mort infâme qui, quelque temps plus tôt, a souillé tout ensemble la dynastie capétienne et la monarchie française : celle de son frère aîné Philippe, jeune roi de quinze ans, déjà sacré et associé au trône, tombé de cheval le 13 octobre 1131 à cause d’un misérable cochon de ferme vagabondant dans une rue de Paris.
L’ouvrage de Michel Pastoureau raconte cet événement insolite, oublié de tous les livres d’histoire, et étudie dans la longue durée ses multiples conséquences. À bien des égards, cet accident provoqué par un animal impur et méprisé, que les chroniques qualifient de porcus diabolicus, loin d’être anecdotique, apparaît comme un événement fondateur.
Michel Pastoureau, historien, auteur du livre Le roi tué par un cochon (éditions Seuil).
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