L'agence internationale de l'énergie annonce que les énergies renouvelables ont connu un boom sans précédent l'année dernière. C'est à peine croyable. On a installé l'année dernière 500.000 panneaux solaires par jour dans le monde. Dans la seule Chine, on met en service deux éoliennes par heure. C'est dire l'extraordinaire croissance des énergies renouvelables en 2015, principalement le solaire, l'éolien et les l'hydro-électrique, c'est a dire l'énergie des barrages. Au point que si l'on mesure les capacités de production installées, le renouvelable a maintenant dépassé le charbon. Cela ne vaut que pour les capacités, pas pour la production, puisque le vent et l'ensoleillement sont par nature intermittents. En matière de production d'électricité mondiale, le charbon représente encore 39%, alors que les renouvelables sont à 23%.Un engouement que l'on explique par les considération environnementales, et les politiques publiques qui en découlent. Mais aussi par l'extraordinaire chute des prix. Le prix du megawatt heure éolien a chuté d'un tiers entre 2010 et 2015, pour atteindre 65 euros par exemple dans les derniers projets danois, grâce à des améliorations dans la technologie et les matériaux. À titre de comparaison, le megawatt heure produit à Hinkley Point, le réacteur nucléaire de dernière génération qui sera construit au Royaume-Uni, coûtera 110 euros, c'est-à-dire 50% plus cher. Quant au solaire, son prix a chuté des deux tiers entre 2010 et 2015. Et d'après l'agence, la glissade des coûts n'est pas terminée, sous l'influence de la concurrence des industriels chinois, qui cassent les prix.
La France n'est que moyennement classée en Europe, bien derrière les pays du
Nord et l'Allemagne ou l'Autriche. Entre la mi-2014 et la mi-2015, 19 % de
notre électricité provenaient du renouvelable, c'est en-dessous de la
moyenne mondiale, et il s'agissait aux aux deux tiers de barrages
hydro-électriques. Car chez nous, le nucléaire est largement prévalent et le
charbon fait de la résistance. Il subsiste quatre centrales à charbon en
France, notamment au Havre, à Gardanne et à Saint-Avold. Alors que François
Hollande avait annoncé la suppression d'une exonération fiscale dont
bénéficient ces centrales à charbon, et qu'un amendement avait été déposé en ce
sens au Parlement, le gouvernement a fait machine arrière il y a quelques
jours, en conservant l'avantage fiscal.
La CGT craignait pour l'emploi dans les centrales à charbon
si une taxe leur était appliquée. En 2009, François Fillon avait déjà tenté
l'opération, sans plus de succès. L'hypothèse que le renouvelable se substitue complètement, un
jour, aux énergies traditionnelles est peu probable, même si les lobbys finissent par céder. Car il subsiste
deux problèmes : d'abord, ces énergies sont intermittentes, on l'a dit. Ensuite, il y a des périodes de
pointe dans la consommation, une vague de froid par exemple, pour lesquelles
les centrales a gaz ou charbon sont précieuses, parce qu'elles démarrent quand
on veut, et très rapidement. Ce n'est le cas ni du renouvelable, ni du
nucléaire, ce dernier souffrant d'une forte inertie. Ces difficultés ne sont
pourtant pas éternelles. Dès qu'on aura trouvé le moyen de stocker
l'électricité en grande quantité, avec des batteries super puissantes,
l'intermittence de la production ne sera plus un problème, il suffira de
constituer des réserves.
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