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Le secteur aéronavale français résiste pour l'instant

ÉDITO - La 25e édition du Salon de la défense maritime se tient au Bourget. L’occasion de constater que la bataille navale sur le terrain économique est très féroce entre les grandes nations.

Le Dixmude, porte-hélicoptères d'assaut amphibie de la Marine nationale française de la classe Mistral
Le Dixmude, porte-hélicoptères d'assaut amphibie de la Marine nationale française de la classe Mistral
Crédit : SIPA
Le secteur aéronavale français résiste pour l'instant
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Le secteur aéronavale français résiste pour l'instant
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Loïc Farge
Loïc Farge
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La filière du matériel naval militaire est en effervescence. Pour la première fois, plus de 400 sociétés représentant trente-cinq pays sont en compétition pour un marché mondial annuel de 40 milliards d'euros. Ces énormes investissements sont le miroir des tensions politiques qui traversent l’Asie, le Moyen-Orient ou la Baltique, pour le contrôle des voies maritimes stratégiques (il faut savoir que 90% du commerce mondial se fait par la mer). Des dépenses qui sont aussi liées à des revendications conflictuelles sur des espaces marins à fort potentiel économique.

Conséquence : les marines se renforcent sur les cinq continents. La Chine construit trois frégates par mois et un sous-marin tous les trimestres. La Russie a un budget naval en hausse de 20% par an. Les nouvelles puissances émergentes s’équipent massivement. Ce n’est pas rassurant sur l’état du monde, mais ce sont autant de gros contrats pour cette industrie.
Le pavillon tricolore vogue vers de nouveaux records de commandes. La signature avec l’Australie de douze sous-marins contre un chèque de 38 milliards est emblématique des performances de nos arsenaux. Le courant d’affaires du "made in France" dans ces spécialités militaires est conséquent. En Inde, en Égypte, en Indonésie, en Afrique du Sud comme en Europe, on navigue avec du matériel français performants dans le haut de gamme.

Pour conserver nos chantiers, notre offre va devoir s'élargir et se délocaliser

Christian Menanteau

En revanche, pour conserver ses chantiers, notre offre va devoir s’élargir et se délocaliser, s’installer industriellement dans les pays clients. Ce sera le cas pour les sous-marins australiens, pour le porte-hélicoptères indien comme ça l’est déjà pour la marine brésilienne. C’est une évolution incontournable pour des équipements de souveraineté.

On peut dire que les coups de tabac sont derrière nos chantiers. À court terme, c’est assez certain. Sur un horizon plus long, la partie s’annonce très rude. Chinois, Russes, Japonais, Coréens pointent l’étrave et veulent s’imposer. Face à ces nouveaux acteurs surpuissants, l’Europe - qui représente le quart de l’activité navale mondiale - est divisée : seize chantiers se font concurrence. Il n’y en a que deux aux États-Unis, deux en Chine et un seul en Russie. Des alliances devront s’imposer. Avec toujours le même écueil : qui en sera l’amiral en chef ?

Le bloc notes

Alain Afflelou espère réaliser la plus grosse introduction en Bourse de l'année avec ses "Tchin Tchin".

La note du jour

12/20 à Karl Lagerfeld. Le couturier se lance dans l'hôtellerie. Pas n'importe laquelle : il débute par un six étoiles à Macao.

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