Les statistiques démentent en partie le pessimisme des Français

Notre regard est excessivement sombre. Il ne s’agit pas ici de camoufler les faiblesses, les fragilités, les insuffisances, qui existent. Mais toutes les données objectives démontrent que notre "pessimisme collectif" (nous sommes les premiers consommateurs mondiaux d'antidépresseurs) est contredit par les faits. Nous dressons une carte de France dominée par des fractures entre riches et pauvres, jeunes et vieux entre citadins et ruraux, qui est souvent très exagérée. Pis encore, une immense majorité (73%) pensent que l’avenir sera négatif.

Ces présentations ne collent pas à la réalité. Huit Français sur dix estiment que les inégalités s’aggravent depuis cinq ans. Les chiffres démontrent le contraire. Notre répartition des fruits de l’activité est l’une des plus égalitaires du monde. L’impôt et la redistribution sociale jouent un rôle majeur dans notre pays. Autre perception contredite par les chiffres : 30% des Français sous-estiment la réalité de leurs niveau de vie. Le pouvoir d'achat a augmenté en moyenne de 1,6% en 2015, et de 1,8% cette année.

Le verre à moitié vide

Tout comme ils sous-estiment le poids des classes moyennes. Aujourd'hui, deux ménages sur trois appartiennent à cette catégorie, dont le salaire varie entre le 1.500 et 3.400 euros net par mois. Par ailleurs s’il est exact que le taux de pauvreté sous le choc du chômage est passé depuis la crise de 12,8% à 13,3% de la population, il faut savoir qu'il est de 17% en Allemagne et de 20% en Italie.

Pour l'essentiel, on ne voit que le verre à moitié vide. Mais il y a bien sur des perceptions qui correspondent à la réalité. L’accroissement des écarts de patrimoine est documenté : l’envolée des prix de l’immobilier favorise ceux qui possèdent leur logement dont la valeur a doublé en quinze ans. Plus grave, la place des jeunes sur le marché du travail s’est dégradée. Elle est de plus en plus liée aux territoires, à la formation (en déclin) et à l’origine sociale. L’ascenseur est de plus en plus sélectif.

Le bloc notes

Rechute de l'emploi à domicile. Seules les gardes d'enfants progressent.

La note du jour

07/20 à Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Le comité d'alerte sur l'évolution des dépenses maladie émet une réserve de méthode sur son projet de Budget 2017. Il y a quand même 1 milliard d'euros en jeu.