Le 1er janvier prochain
ou dans les mois qui vont suivre, il va falloir réécrire nos manuels de
géographie. Il n’y aura plus 36.000 communes en France. Romilly-sur-Aigre au Sud de Chartres va disparaître administrativement. Ses 500 habitants vont rester. La
magnifique église mi-romane mi-gothique aussi. Le code postal ne changera
pas. Mais la commune Romilly-sur-Aigre va
fusionner avec 9 communes voisines pour ne faire plus qu’une.
L’inquiétude, c’est de perdre son
identité. Mais Philippe Gasselin, le maire délégué, est convaincu qu’il fallait aller plus loin
que la communauté de commune existante. Il continuera à célébrer des mariages
dans sa mairie mais il n’y aura plus de conseil municipal, plus de budget
propre. Monsieur le maire désormais délégué et
ses conseillers élus en 2014 iront siéger au Conseil municipal de la commune
nouvelle de Cloyes-sur-le-Loir qui comptera 6.500 habitants.
C’est le début d’un mouvement de fond
André Vallini
Plusieurs centaines de projets de fusion sont en cours. Cela fait des années que l’on dit que 36.658 communes c’est trop. On détient le record d’Europe. Jusqu’à maintenant, en France, toutes les tentatives pour réduire le nombre de petites communes ont
échouées. Sauf que maintenant, il y a une carotte
financière. Les communes qui fusionnent avant le 1er janvier ont
la garantie de ne pas être touchées par les baisses de dotations de l’État
pendant 3 ans. Au total, 200 regroupements pourraient
avoir lieu dès le 1er janvier et il y a près 500
projets de fusion, selon l’Association des maires de France.
Pour chaque regroupement, en moyenne 4
communes disparaissent, donc ce rythme-là, on devrait passer sous la barre des 36.000 communes dès janvier ou dans les mois qui suivent. "C’est le début d’un
mouvement de fond", m’a dit, convaincu, le ministre André Vallini en
charge de la réforme territoriale. Il compte demander une
prolongation de 6 mois de la carotte financière.
"Il y a une prise de
conscience", confirme le député UDI Philippe Vigier. "Les régions et les agglomérations
se renforcent, le monde rural sait que si il ne se réorganise pas, il va être
relégué", explique le député d’Eure et Loir qui a poussé les maires du
département et celui de Romilly-sur-Aigre à accepter ces mariages de raison.