C'est une mesure qui a souvent été évoquée, mais qui dans les faits, se révèle très compliquée à mettre en place. Laurence Rossignol, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a annoncé lundi 20 février qu'elle souhaitait interdire l’accès des mineurs aux sites Internet qui diffusent ces images pornographiques. Plus généralement, la ministre veut "lutter contre l'industrie pornographique, ce qu'elle suppose d'avilissement pour celles et ceux qui y travaillent. Et il faut lutter contre l'accès des jeunes, des mineurs à l'image pornographique qui est avilissante pour l'amour, l'égalité femmes-hommes et la représentation qu'on a de ce qu'est la sexualité".
Il faut rappeler que plus de la moitié des garçons et presque autant de filles ont vu leur première vidéo pornographique avant l'âge de treize ans, via un simple clic sur internet. Alors comment lutter contre cette industrie si facile d'accès ? La ministre a évoqué le sujet lors d'un entretien donné au Padreblog, un site animé par des prêtres catholiques. Première idée abordée par Laurence Rossignol, les campagnes de prévention. "Il faut refaire avec les parents la campagne de prévention sur les systèmes parentaux de verrouillage et les contrôles parentaux", a-t-elle affirmé, ajoutant qu'elle en connaissait la limite, "maintenant que les gamins ont des smartphones". Précisons qu'il existe également des contrôles parentaux sur les téléphones portables, via des applications par exemple.
Mais la ministre a insisté sur une chose : "Il faudra contraindre et fermer l’accès des sites Internet à des gamins". Pour Laurence Rossignol, "l’accès facile à la pornographie" est aussi "une violence faite aux enfants", mais la mesure se heurte à un problème pour le moment insoluble : les sites internet sont le plus souvent établis à l'étranger et il est très compliqué d'avoir la main dessus.
"Ce qu’on ne sait pas faire non plus, c’est fermer l’accès à ces sites pour les enfants tout en le laissant accessible pour des adultes", déplore Laurence Rossignol, qui avance une solution. "Je suis favorable à l'idée de (demander un numéro de) carte bleue. La limite de la carte bleue c'est que, quand le site n'est (pas soumis à) la réglementation française, ou dans la volonté commune de faire, l'accès se fera par ailleurs", explique la ministre, qui ne se fait pas d'illusions.
Dans l'actuelle réglementation, même si la loi française tente de protéger les mineurs de ces contenus en préconisant par exemple des contrôles parentaux, c'est le diffuseur de ces images pornographiques qui doit en interdire l'accès. Plusieurs façons de faire : le site peut passer par un contrôle de l'âge de l'utilisateur, le cryptage des images les plus "sensibles" ou encore le passage par une page d'accueil non-pornographique.