Les problèmes liés à la laïcité ne sont pas "excessivement nombreux", a estimé jeudi 15 mai l'Observatoire de la laïcité dans son premier rapport annuel (2013-2014), mais l'institution note cependant "une poussée de revendications communautaristes", selon son président Jean-Louis Bianco.
Installé le 8 avril 2013 par le président François Hollande, cet observatoire composé de 23 membres (parlementaires, personnalités qualifiées et hauts fonctionnaires) dresse dans ce rapport un état des lieux du respect du principe de laïcité à l'école, dans l'espace public et à l'hôpital notamment.
"Des problèmes de laïcité existent, mais ils ne sont pas excessivement nombreux, peut-être pas aussi nombreux qu'on pourrait le croire, et un certain nombre se règlent par le dialogue", a expliqué à l'AFP Jean-Louis Bianco.
"Il y a malgré tout indiscutablement une poussée de revendications communautaristes, parfois agressives, qui peuvent poser des problèmes", a ajouté l'ancien ministre socialiste, en appelant à être "extrêmement vigilant" sur des demandes qui se développent "depuis une dizaine d'années", citant notamment "la nourriture" et le "repos pour des fêtes religieuses".
Dans le détail, le rapport de l'Observatoire de la laïcité relève "un très petit nombre d'incidents liés au non-respect de la loi de 2004" proscrivant le port de signes religieux ostensibles à l'école. Mais dans une académie - non nommée -, "depuis la rentrée 2013, 25 exclusions temporaires ont été prononcées" pour non-respect de cette interdiction, et "plusieurs académies font mention de la nécessité, pour certaines équipes (éducatives), d'exercer une vigilance constante" pour faire respecter cette loi.
Concernant la loi de 2010 interdisant le voile intégral dans l'espace public, le rapport fait état de 1.111 contrôles entre le début de l'application de la loi et le 21 février dernier, pour 1.038 verbalisations. Plusieurs des mises en cause étant multirécidivistes, ce sont 594 femmes entièrement voilées qui ont été contrôlées, dont cinq verbalisées au moins 14 fois.
Enfin, à l'hôpital public et dans les établissements de santé en général, l'observatoire note qu'"au-delà de faits divers spectaculaires et souvent médiatisés, les différentes sources d'information à disposition ne permettent pas de faire le constat de tensions croissantes".
Ce rapport, qui sera remis au Parlement, est également consultable sur le site internet www.laicite.gouv.fr.