C'est l'histoire d'un effroyable gâchis, l'histoire aussi du pot de terre qui ne s'en laisse pas conter par le pot de fer. Ça se passe dans le quartier d'affaires de la Défense, près de Paris. Voilà maintenant 10 ans qu'a été lancé le projet de gratte-ciel d'un promoteur russe. Son ambition : construire deux tours de 300 mètres de haut, presque autant que la tour Eiffel, pour y mettre des bureaux, des hôtels et des appartements de luxe. Les fameuses Tours Hermitage. La maquette du projet, en photo ce matin dans Libération, est impressionnante.
Sauf qu'aujourd'hui, le projet est gelé. À cause de la solvabilité incertaine de l'oligarque russe, mais aussi et surtout à cause de la résistance des derniers habitants de l'immeuble actuel, qui doit être rasé pour laisser place au gratte-ciel. Ils sont 18 à occuper encore cet immeuble de 232 appartements, 18 petit Gaulois bien décidés à défendre leur territoire face à l'envahisseur russe. Parmi eux, Anne-Marie, retraitée et veuve, vit ici au 10ème étage depuis 1979. Une immense terrasse, des plantes, des souvenirs, une vie avec son mari décédé il y a trois ans. "On était locataire, je me disais qu'un jour ils revendraient et qu'on achèterait. Quand ils ont vendu, c'était pour démolir". Les 18 locataires encore dans les murs ont monté une association qui a déjà épuisé 17 avocats. Le promoteur russe, lui, continue de payer les loyers pour les appartements vides. Comment dit-on abracadabrantesque en russe? C'est à lire ce matin dans Libération.
Les visages des deux terroristes identifiés par Scotland Yard s'affichent à la une de la presse britannique. Les tabloïds publient celle du terroriste barbu apparu dans un documentaire de la chaîne Channel 4 et intitulé "mes voisins les jihadistes". "Comment a-t-on pu le laisser marcher dans la rue" se demande le Daily Star, "pourquoi n'ont-ils pas arrêté le jihadiste de la télé" se demande The Sun. On l'avait et on l'a laissé partir, s'indigne le Daily Mail. D'autres journaux anglais choisissent de mettre en une la photo de la victime canadienne de l'attentat de samedi. Une photo largement relayée hier sur les réseaux sociaux. Alors il faut lire ce matin l'enquête du site The Conversation. Les réseaux sociaux ajoutent-ils au traumatisme des attentats ? Il semble avéré, écrit l'article, que les réseaux sociaux favorisent le développement de l’anxiété dans les situations de crise, en raison de la contagion émotionnelle, c’est-à-dire d’un transfert à d’autres individus de son propre état émotionnel.
Alors contre l'anxiété, la solution est dans les pages sciences du Figaro. le LSD pourrait-il devenir un médicament se demande le journal ? La prise de microdoses de cette drogue pourrait être efficace contre la dépression. Le Figaro qui fait sa une sur l'attentat de Londres. Après l'émotion, la polémique... et le feu nourri de critiques depuis hier contre Theresa May et la baisse de 22% du budget de la police pendant les années où elle a été ministre de l'Intérieur. Le journal raconte aussi, quelques pages plus loin, comment Paris traque les Français de Daesh à Mossoul. Les forces spéciales françaises ont fourni au contre-terrorisme irakien une liste de 27 noms de jihadistes français présents là-bas. Objectif : les empêcher de revenir. L'envoyé spécial du Figaro à Mossoul, Thierry Oberlé, raconte comment la coalition, après 7 mois de bataille, fouille désormais Mossoul maison par maison tandis que des dizaines de milliers d'habitants vivent encore dans la vieille ville. Victimes de la famine, certains se nourrissent de morceaux de cartons trempés dans de l'eau de pluie.
Le vilain petit Qatar, comme l'écrit Pascal Coquis dans les DNA pour parler de ce petit territoire mis au ban des Nations hier par l'Arabie saoudite en raison de son soutien au terrorisme international. Quelles conséquences ? L'article à lire ce matin est dans L'Équipe. "Le Qatar est cerné", titre le journal sportif qui s'inquiète des conséquences sur le mondial de foot 2022 confié au Qatar. Toute la question est de savoir combien de temps la crise va durer, écrit Jean-Philippe Leclaire, car il pourrait aussi y avoir des conséquences au PSG. Le club appartient au Qatar, mais le sponsor maillot, c'est Emirates. La compagnie aérienne qui a interrompu ses liaisons avec Doha dès hier. La compagnie qui verse au PSG 25 millions d'euros par an pour le maillot et qui transporte aussi les joueurs lors de leurs déplacements à l'étranger. Normalement, ils doivent embarquer le 15 juillet à bord d'un vol Emirates pour leur tournée américaine d'été.
Alors en ce 6 juin, souvenons-nous aussi qu'il y a exactement 73 ans, des hommes avaient fait le voyage dans l'autre sens pour débarquer sur les plages de Normandie. Ouest France propose ce matin sur son site un survol des lieux du "jour le plus long" grâce à des images filmés par drone, et c'est époustouflant. D'Omaha Beach au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, un survol émouvant et apaisé de ces sites chargés d’histoire. Le site de Sud Ouest remet en ligne le message diffusé sur radio Londres par la résistance française pour avertir du lancement de l'opération, le fameux poème de Verlaine.
Commentaires