Vous trouverez ici l'édito de Jacques Pradel.
Marius Jacob, " anarchiste illégaliste " a fondé son groupe appelé " Les Travailleurs de La Nuit " à sa sortie de l'asile en 1900. Asile qu'il avait intégré un an auparavant après s'être fait passer pour fou et éviter la prison.
Les principes du groupe sont simples : on ne tue pas,
sauf pour protéger sa vie et sa liberté, et uniquement des policiers ; on
ne vole que les parasites, c'est-à-dire les patrons, les juges, les militaires,
le clergé et jamais les professions utiles comme les architectes, les
médecins ou les artistes.
Pour voir si les personnes qu'il projette de cambrioler sont chez elles, il
coince des morceaux de papier dans leurs portes et passe le lendemain vérifier
s'ils sont toujours en place. Il est aussi un as du déguisement. Autre
astuce : il achète une quincaillerie et se fait livrer des mécanismes de coffres
forts pour s'entraîner à les crocheter.
Mais sa plus belle invention reste
" le coup du parapluie " : un trou dans le plancher de
l'appartement du dessus, un parapluie fermé glissé dans le trou, ouvert ensuite
par un système de ficelles, pour récupérer les gravats et éviter le bruit de
leur chute !
Il laisse parfois des messages,
comme en février 1901 dans l'église Saint-Sever de Rouen :" Dieu des
voleurs, recherche les voleurs de ceux qui en ont volé d'autres ". Un
autre jour, alors qu'il cambriole la demeure d'un capitaine de frégate, il
s'aperçoit soudain qu'il s'agit de celui de Pierre Loti et décide alors de tout
remettre en place, en prenant soin de laisser un petit mot : " Ayant
pénétré chez vous par erreur, je ne saurais rien prendre à qui vit de sa plume.
Tout travail mérite salaire. Attila. P.S. : Ci-joint dix francs pour la
vitre brisée et le volet endommagé ".
Le 21 avril 1903, une opération à
Abbeville tourne mal. Marius Jacob et ses complices se font arrêter et sont jugés deux ans plus tard à Amiens. Marius Jacob n'est pas accusé de
meurtre et échappe donc à la guillotine, mais est condamné à perpétuité au
bagne de Cayenne.
Il revient en métropole, suite à la
campagne d'Albert Londres contre le bagne. Marius Jacob purge don sa peine
jusqu'en 1927. A sa libération, il s'installe dans l'Indre avec sa compagne
Paulette et sa mère. Il évolue alors dans le milieu forain, où il trouve une
générosité proche de celle des milieux anarchistes. En 1939, il achète une
maison à Reuilly et se marie.
Marius Jacob va vivre entouré de camarades de discussions comme
Pierre-Valentin Berthier, écrivain anarchiste ou encore R. Treno, le directeur
du Canard Enchainé, jusqu'à son suicide le 28 août 1954.
Après s'être injecté de la morphine, il laisse derrière lui un ultime petit mot : "
Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé. J'ai la cosse. Excusez. Vous
trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie. À votre santé "
Invités :
Charles Diaz, historien et contrôleur général de la Police Nationale ; Jean-Marc
Berlière, historien et spécialiste de l’histoire de la police
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