Lundi 17 mars 2014 : L’affaire Russell Williams

Bonjour à tous !

Nous ouvrons aujourd’hui le dossier d’une affaire de meurtres en série qui a bouleversé l’ensemble du Canada il y a quelques années.
 
Le 7 février 2010, la police provinciale de l’Ontario annonce qu’elle vient d’arrêter l’auteur d’un meurtre sexuel particulièrement horrible. Jessica Lloyd, 27 ans, avait disparu de chez elle dans la nuit du 28 janvier précédent. Le meurtrier a emmené les enquêteurs dans une forêt proche où il avait sommairement enterré sa victime.
 
La révélation de l’identité du meurtrier provoque la stupeur générale. L’armée canadienne est en état de choc : Le colonel Russel Williams, qui a avoué et qui est déjà mis en cause pour un meurtre précédent, était le commandant en chef de la base militaire de Trenton, la plus importante du pays !
 
Au cours de la perquisition à son domicile, les enquêteurs retrouvent des centaines de sous-vêtements féminins, des photos où on voit le colonel  poser, habillé de ses trophées, et une vidéo de la longue agonie d’une autre de ses victimes : La caporale Marie-France Comeau, violée, torturée et assassinée en novembre 2009.
 
Jacques Pradel

Jessica Lloyd, 27 ans, disparait le 28 janvier 2010. Les enquêteurs identifient des traces de pneus laissées dans la neige près de la résidence de la victime. Une semaine plus tard, la voiture ayant laissé les empreintes est identifiée. Il s'agit de la Nissan Pathfinder du colonel Williams.
Le 7 février, il est arrêté à Quinte, après 10 jours de recherches.

Au terme de neuf heures d'interrogatoire, il confesse tous ses crimes. Il conduit ensuite les enquêteurs à la dépouille de la jeune femme.

Il est accusé d'un autre meurtre, celui de la caporale Marie-France Comeau, retrouvée morte chez elle fin novembre 2009.

Mais Russell Williams n'est pas seulement accusé d'homicides. D'autres charges sont retenues contre lui : effraction de domicile, séquestration et agressions sexuelles sur deux autres femmes près de Tweed.

Quelques heures après l'annonce de l'arrestation de Russell Williams, plusieurs services de police à travers le pays rouvrent des dossiers d'homicides non-résolus impliquant des jeunes femmes dans les endroits où Williams a résidé. Une semaine plus tard, la police indique avoir identifié une empreinte de sa botte dans l'un de ces homicides.

Plus tard, l'enquête se portera également sur 48 vols de lingerie féminine, remontant à 2006. On retrouvera d'ailleurs des photos de lui, posant devant l'objectif en portant ces tenues.

Le 21 octobre 2010, il est condamné à deux sentences de prison à vie pour meurtres au premier degré, deux sentences de dix ans de prison pour agressions sexuelles et 82 sentences d'un an de prison pour cambriolage.

Après le verdict, Russell Williams est dépouillé de son rang de colonel et de ses médailles, mais conserve toutefois sa pension.
En novembre 2010, les Forces canadiennes brûlent l'uniforme de Williams, un geste symbolique sans précédent.
De juillet 2009 jusqu'à son arrestation en février 2010, Russell Williams commandait la base des Forces canadiennes Trenton, la plus importante base aérienne canadienne, qui sert notamment de plaque tournante pour toutes les opérations de transport aérien militaire au Canada.

Invité : Stéphane Bourgoin, écrivain, criminologue, spécialiste des tueurs en série ; Michèle Agrapart-Delmas, psychologue et criminologue

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