L'autisme est peut-être une autre forme d'intelligence

Un bel éloge de la différence. Les Echos racontent les travaux menés par deux chercheurs de l'université de Montréal qui sont des tenants de la "neurodiversité". Ils bataillent pour que l'autisme ne soit plus défini par rapport au fonctionnement cognitif de la majorité, c'est-à-dire par rapport aux gens normaux, que nos deux chercheurs préfèrent appeler les "neurotypiques". 

Cette comparaison avec les gens normaux ne ferait ressortir que les aspects négatifs de l'autisme, comme les défauts de langage ou le caractère restreint des centres d'intérêt, et laisse dans l'ombre tous les traits tout aussi caractéristiques, mais beaucoup plus positifs, des autistes. 

Des expériences ont montré que les autistes sont avant tout des hyper-réceptifs. Ils perçoivent autour d'eux beaucoup plus de détails que nous, ce qui fait qu'ils sont continuellement assaillis par une masse d'informations. Petit à petit, ils développent une capacité à traiter ces informations sans paniquer. Un sacré atout pour le monde du travail.  

Haut degré de rigueur

Les laboratoires de recherche s'intéressent aux autistes non pas en tant que sujets, mais pour pourvoir des postes de chercheurs. Les autistes ont aussi une facilité à détecter, dans une grande masse de données, des régularités et des similarités. c'est Dustin Hoffman dans Rainman qui sait exactement combien il y a de cure-dents tombés par terre. 

On dit aussi que les autistes ont des centres d'intérêt restreints, répétitifs. Mais ce que l'on dit moins, c'est que du coup, ils développent aussi un très haut degré de rigueur et de précision pour ce centre d'intérêt. Deux qualités particulièrement appréciables dans le secteur de l'informatique, par exemple. Et les Echos nous apprennent que l'entreprise SAP, le fabricant de logiciels, réserve depuis quelques années des postes d'informaticiens à des autistes.