Fessenheim : les autorités ont été prises de court par Greenpeace

Les gendarmes n'avaient jamais vu ça. Près de 60 militants de Greenpeace ont réussi à s'introduire ce mardi 18 mars sur le site de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) pour dénoncer le manque de sécurité entourant ses réacteurs.

Une action commando, entamée à 5h50 quand un camion a défoncé un grillage de protection de la centrale.

Un système de passerelle

Les gendarmes sur place sont intervenus mais n'ont pas pu stopper l'intrusion. "Le semi remorque de 19 tonnes a forcé le premier portail. Avec des techniques très innovantes. On n'avait jamais vu ça. Ils ont créé un système de passerelle pour passer la deuxième barrière. Là, on avait déjà des gendarmes engagés qui ont interpellé la moitié des militants", raconte Laurent Lenoble, directeur de cabinet du préfet du Haut-Rhin.

L'autre moitié a donc foncé sur le toit du réacteur numéro 1 pour y déployer une banderole sur le dôme de protection d'un des deux réacteurs, appelant les autorités de la centrale et les pouvoirs public à faire cesser "la menace posée par les centrales nucléaires vieillissantes en Europe", dans un message qui clamait en anglais "Stop risking Europe". Des zodiacs de Greenpeace sont également arrivés sur le grand canal pour montrer que Fessenheim était également vulnérable de ce côté. 300 gendarmes ont été mobilisés pour déloger tous les militants.

La sécurité des centrales nucléaires bientôt renforcée

"On condamne une action de ce genre là qui montre une certaine dérive terroriste de Greenpeace. C'est une agression pour nous, ça nous met en colère. On ne comprend pas non plus qu'un parti politique comme EELV félicite une action complètement illégale", confie Laurent Raynaud, délégué CGT de la centrale, scandalisé par les méthodes utilisées par l'association.

Certains syndicalistes vont même plus loin. Ils auraient aimé que les forces de l'ordre fassent usage de la force envers cette intrusion, comme s'il s'agissait d'une attaque terroriste. Le ministère de l’Écologie et de l’Énergie a d'ailleurs annoncé dans l'après-midi que la protection des centrales nucléaires françaises allait être renforcée.