La controverse autour des propos de Benzema continue d'enfler et divise au sein de la société française. Pour Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club Toulonnais (RCT) la non-sélection de l'avant-centre madrilène ne résulte pas de"pressions racistes", mais avant tout de "considérations de cohésion d'un groupe". Il s'explique : "Vous savez pour construire la meilleure équipe, il ne faut pas forcément prendre les meilleurs joueurs. En fait, le sélectionneur se retrouve devant un puzzle où il essaye d'assembler des pièces qui vont bien ensemble." "Les seules considérations qu'a pris Didier Deschamps". selon lui.
Le président du RCT témoigne aussi d'une certaine incompréhension vis-à-vis de l'attitude du joueur. Pour lui, "Benzema, sous la pression, a tenu des propos qui sont dangereux aujourd'hui", pointant là une possible récupération politique de l'affaire par Daesh. Il explique en substance que des recruteurs djihadistes pourraient tout à fait se servir de cette affaire pour justifier leur action contre la France. "S'il souhaite devenir un fond de commerce des recruteurs de Daesh, il ne fallait pas s'y prendre autrement", conclut Mourad Boudjellal.
Le sélectionneur se retrouve devant un puzzle où il essaye d'assembler des pièces qui vont bien ensemble
Mourad Boudjellal
Pour autant, le racisme reste bel et bien une réalité en France. Une vision que ne nie pas le président toulonnais : "On doit se battre plus que les autres". L'homme confie recevoir encore des lettres d'insultes au sujet de ses origines algériennes même si ce n'est pas une majorité en France. "Heureusement il y a aussi une grande partie de la population qui refuse ce racisme", tempère-t-il. Avant de conclure : "Dans le sport le seul critère de sélection doit être les qualités sportives du joueur, on se fout de sa couleur de peau, on se fout de ses origines."
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