Grève générale du mardi 18 octobre : des perturbations finalement limitées

Lasse de s'entendre dire que son salaire a été augmenté de 52% l'an passé, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a assuré sur Twitter que sa rémunération était "constante depuis 2017" et "moins élevée" que celle des "autres majors". Une affirmation que les internautes n'ont pas tardé à contredire.

De son côté, la CGT a affirmé que près de 300.000 personnes avaient manifesté pour une augmentation des salaires et pour défendre le droit de grève, dont plus de 70.000 dans le cortège principal à Paris.

Un total de 107.000 personnes ont manifesté mardi en France, dont 13.000 à Paris, à l'appel des syndicats pour une hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Il y a eu 15 interpellations lors des rassemblements, dont 11 à Paris, a ajouté le ministère. Neuf membres des forces de l'ordre ont été "blessés légèrement", dont huit dans la capitale, a encore dit le ministère, précisant qu'"aucun manifestant" n'avait été blessé.

Un black bloc de 200 personnes a été observé dans la manifestation parisienne du 18 octobre. Des vitrines et du matériel urbain ont été dégradés, ont pu constater les journalistes présents sur place. 


Les vitres d'un établissement bancaire CIC et d'un concessionnaire de moto ont notamment été brisées boulevard Montparnasse, et des manifestants vêtus de noir ont affronté les forces de l'ordre. La préfecture de police a fait état de six interpellations.

La SNCF prévoit un "retour progressif à la normal" mercredi sur la plupart de ses lignes de train, au lendemain d'une journée de mouvement social interprofessionnel, même si "des perturbations sont néanmoins encore possibles localement" notamment sur certains trains de banlieue et RER en Ile-de-France. 

"Les circulations TGV nationales et internationales seront quasi-normales, et les circulations Intercités légèrement perturbées", indique la SNCF dans un communiqué, précisant que seuls un train sur deux circuleront encore sur le RER D et la portion nord du RER B, ainsi que sur les transiliens H, R et U. 

La Première ministre Elisabeth Borne a fait état d'une "amélioration sensible" dans les stations service, dont moins d'un quart sont désormais privées de carburant, au lieu d'un tiers, en raison d'un mouvement de grève dans des dépôts et des raffineries.

"Grâce à la sortie du conflit chez Esson-ExxonMobil, grâce à l'ensemble des mesures que nous avons prises, nous connaissons aujourd'hui une amélioration sensible de la situation", a affirmé la Première ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée. 

"Au plan national, moins de 25% des stations service étaient en rupture (de carburant) à midi, contre 30% le week-end dernier", a-t-elle fait valoir au lendemain d'une réunion à l'Élysée où le président Emmanuel Macron avait demandé que la crise soit réglée "au plus vite".

"Il faut que ce soit un mouvement qui s’inscrive dans le temps parce que pour l’instant, il n’y a pas assez de réponses aux revendications" a regretté le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, lors de la manifestation. Il a par ailleurs appelé les salariés à être "de plus en plus exigeants".

Plusieurs élus de la Nupes, dont Clémentine Autain, Sandrine Rousseau, Boris Vallaud et Olivier Faure, ont pris la tête du cortège parisien aux côtés des représentants syndicaux, à l'origine de cette journée de grève. 

Selon la CGT, plus de 150 points de rassemblements étaient prévus à travers la France. À Marseille, les manifestants étaient 2.200 personnes selon la police, dont beaucoup d'étudiants en lycées professionnels. Ils étaient 3.650 au Havre, 3.000 à Lille, 2.600 à Rennes, 2.000 à Martigues, 1.100 à Strasbourg, 1.800 à Montpellier et un petit millier au Puy-en-Velay. 

À Paris, le cortège s'est élancé de la place d'Italie. De nombreuses professions sont représentées dans cette manifestation pour la hausse des salaires. 

Quels sont les premiers chiffres de la mobilisation de ce 18 octobre dans les transports ou l'éducation ? Le mouvement peut-il s'arrêter brusquement ou s'amplifier avec le temps ? Peut-on comparer ce mouvement interprofessionnel avec d'autres mouvements historiques ?

Éléments de réponse avec le service Économie et Politique de RTL.

RTL Midi

18 octobre : est-on face à une grosse journée de grève ?

18/10/2022 à 12:57 — 05m16s

Dans un communiqué, le ministère de l'Éducation nationale indique que 5,67% de son personnel est en grève ce mardi. Dans le détail, 6,04% des enseignants sont grévistes. La mobilisation est très suivie dans les lycées professionnels, où le taux de grévistes monte à 22,04%.

RTL Midi

5,67% du personnel de l'Education nationale est en grève ce mardi

18/10/2022 à 12:09 — 01m14s

Sonia vit seule à Marseille, où elle est agente territoriale spécialisée des écoles maternelles : "Au bout de sept ans d'ancienneté, j'ai un salaire qui s'élève à 1.490 euros avec des primes pour 40h de travail par semaine", déplore-t-elle. Elle est en grève ce mardi. Tout comme Olivier, 45 ans, qui travaille dans l'automobile chez Stellantis près de Valenciennes. Il gagne 1.650 euros net par mois et il espère gagner "400 euros nets" de plus par mois. "Ce serait assez pour qu'on puisse vivre décemment. Là, je pense que la seule solution, c'est la manifestation. Je serai dans les rues et j'exprimerai ma colère", confie-t-il au micro de RTL.

RTL Événement

Grève du 18 octobre : qui sont les grévistes mobilisés et que demandent-ils ?

18/10/2022 à 07:25 — 02m45s

"Pour que l'on sorte de cette crise, il faut que le gouvernement envoie un signe fort sur la répartition des richesses et la hausse des salaires", a déclaré le député communiste au micro de RMC et BFMTV ce mardi matin. L'ex-candidat à la présidentielle souhaite "déposer une proposition de loi qui vise à rétablir l'échelle mobile des salaires qui existait jusqu'en 1982. Ce dispositif impose que l'ensemble des salaires évolue automatiquement en fonction de l'indice des prix, c'est une mesure de justice sociale".

Pour le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, "le temps du dialogue, ce n’est pas le temps du blocage". "Comme beaucoup de Français, il y a un jugement sévère sur une forme de détournement d’un droit d’action syndical pour obtenir autre chose", a-t-il fait valoir au micro d'Europe 1.

Invité sur France 2 ce mardi 18 octobre, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a annoncé que de nouvelles réquisitions de personnels dans les raffineries auraient "probablement lieu dès aujourd'hui".

Près de 150 points de rassemblement sont prévus en France, selon la CGT, qui organise cette journée avec les syndicats FO, Solidaires et FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne.  

Premier syndicat de France, la CFDT a en revanche décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l'efficacité des grandes manifestations interprofessionnelles pour obtenir des augmentations salariales dans les entreprises. 

Pour mettre fin à cette pénurie de carburants, le ministre de l'Intérieur demande aux employeurs "de négocier. Il faut que ces négociations salariales se terminent le plus vite possible", affirme-t-il.

Les invités de RTL

Gérald Darmanin est l'invité de Yves Calvi

18/10/2022 à 08:40 — 11m51s

"Il y a un problème de salaire", reconnaît Gérald Darmanin. "Il y aura des manifestations aujourd'hui, elles sont normales c'est un droit constitutionnel", poursuit le ministre de l'Intérieur.

"Les Français vivent aujourd'hui des heures très difficiles", affirme le ministre de l'Intérieur concernant les pénuries de carburant et le climat social ambiant.

Sur les lignes nationales, peu de perturbation ce matin. Le trafic est quasiment normal sur les TGV Inoui et les OUIgo à l'exception de l'axe Atlantique.

Mais en région que ça se complique. En moyenne aujourd'hui il y a 1 Intercité sur 2. À peine 1 train sur 4 sur le Bordeaux-Marseille par exemple. Difficultés aussi pour le Transport Express Régional... On compte à peine 1 TER sur 2 en circulation ce mardi.

Il y a du monde sur les routes en ce jour de grève. Les Franciliens ont anticipé et sont parti plus tôt avec des ralentissements inhabituels entre 6 et 7h ce matin. Conséquence logique du mouvement de grève qui touche la RATP et les RER B et D avec seulement 1 train sur 3 en moyenne aujourd'hui.

Le réseau de bus est également perturbé mais c'est mieux pour le métro avec un trafic quasi normal.

Va-t-on vers un nouvel épisode des "gilets jaunes" ? "Il faut plus de mobilisation, plus de gens qui s'impliquent. Malheureusement on est obligé d'en passer par là pour accéder aux négociations", estime le secrétaire général de la CGT.

Les invités de RTL

Philippe Martinez est l'invité d'Amandine Bégot

18/10/2022 à 08:00 — 09m52s

"Ce qui se passe chez Total ou ailleurs est le reflet du large mécontentement qu'il y a dans la population", selon Philippe Martinez. "Pourquoi dans ce pays faut-il en arriver à la grève pour avoir des négociations et des augmentations de salaire ? C'est un problème".

Augmenter les salaires ? "Pour l'instant ce n'est pas la préoccupation du gouvernement", affirme le secrétaire général de la CGT. "Le message du gouvernement, c'est plutôt l'invective", fustige Philippe Martinez.

"Nous on demande un Smic à 2.000 euros", indique au micro de RTL le secrétaire général de la CGT. "Le président de la République considère que les salaires ce n'est pas important. On préfère donner des primes", dénonce Philippe Martinez.

Quand pourra-t-on faire le plein normalement ? "Bientôt", affirme le secrétaire général de la CGT qui poursuit : "Dès qu'une négociation pourra avoir lieu pour corriger un accord qui ne correspond pas aux attentes des salariés". "Pour l'instant il n'y a pas de solution car il n'y a pas de perspective de rouvrir une négociation", explique Philippe Martinez.

Dans tous les secteurs en grève ce mardi, la principale revendication et l'augmentation de salaire. Pour les grévistes, il y a urgence à augmenter les salaires face à une inflation galopante et un contexte de plus en plus délicat. Ces salariés demandent également plus de considération. 

RTL Événement

Grève du 18 octobre : qui sont les grévistes mobilisés et que demandent-ils ?

18/10/2022 à 07:25 — 02m45s

On le saura aux alentours de midi. Il y a effectivement un mouvement de grève de la maternelle jusqu'à l'enseignement supérieur, à l'appel des syndicats. Normalement, les parents ont dû être prévenus hier soir au plus tard de l'absence d'un professeur ou d'un instituteur. D'autre part, des cantines et des crèches seront aussi fermées aujourd'hui.

En gare de Metz, deux tiers des trains circulent. Beaucoup d'usagers se sont renseignés hier soir pour ne pas se retrouver bloqués ce mardi, selon notre correspondant sur place. Si 23 trains ont été supprimés sur les 70 qui devaient circuler jusqu'à 8h30, les TER se feront beaucoup plus rares au fil de la journée.

RTL Matin

Grève nationale : quelle est la situation en gare de Metz ?

18/10/2022 à 07:24 — 01m18s

"Là ça commence vraiment à bien faire", affirme Salima, gréviste à la SNCF. "On est tellement en retard que là pour rattraper il faut qu'ils nous fassent un coup de maître", affirme-t-elle, évoquant une hausse de salaire d'"au moins 400 euros par mois". "Je ne veux pas de prime que je vais cramer en un mois, je veux une vraie augmentation de salaire", conclut-elle au micro de RTL.

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, est l'invité d'Amandine Bégot ce mardi à 7h40. Une interview à suivre en direct.

À 6h30, en Île-de-France le trafic est exceptionnel avec 121 kms de bouchons, inhabituel pour cette heure-ci pour un mardi. Dans la journée, la situation ne devrait pas s'améliorer, en raison notamment du manque des RER B et D.

Ce n'est pas mieux en région où seul 1 TER sur 2 en moyenne va rouler, tout comme les Intercités. En revanche, le trafic est quasi normal sur les TGV et les inOui, excepté sur l'axe atlantique.

La grève dans les transports pourrait être reconduite. À la SNCF, SUD-RAIL, 3e syndicat représentatif de l'entreprise, appelle à la grève reconductible. Cela veut dire que les cheminots grévistes voteront en fin de journée pour savoir si oui ou non, ils feront grève demain mercredi.

Le syndicat réclame 400 euros... Pour le moment c'est non, explique la SNCF. Et le DRH de l'entreprise ferroviaire, a déjà prévenu qu'il n'envisageait pas d'accélérer le calendrier des négociations sur les salaires prévues en janvier.

Cette journée de mobilisation concerne de nombreux secteurs : la SNCF, la RATP, l'Éducation nationale, les crèches, la fonction publique, le secteur du nucléaire, les ports, les transports routiers, les commerces et les services.

L'appel à la mobilisation fait suite aux hausses des prix depuis plusieurs mois, comme le montre "Le panier RTL". Les grévistes demandent des hausse de salaire. 

La CGT a recensé 140 rassemblements prévus dans toute la France pour réclamer des augmentations de salaires.

Dès lundi 17 octobre, la RATP et la SNCF ont indiqué que les perturbations seraient d'une ampleur maîtrisée. Ainsi, le service des métros sera quasiment normal. En région, 1 train sur 2 sera assuré du côté de la SNCF. 

grève

Grève du 18 octobre : les prévisions de trafic SNCF pour ce mardi