La présidente d'une association pour la sauvegarde du patrimoine de la commune de Langeac (Haute-Loire) s'est rasé la tête pour faire annuler un permis de construire prévoyant de transformer une ancienne école communale délabrée, qu'elle considère comme un emblème du patrimoine local.
La tête rasée et les tempes peinturées d'un "Non" aux couleurs du drapeau français, Geneviève Fustier, 77 ans, distribuait ce mardi 10 juin des tracts devant la préfecture du Puy-en-Velay pour dénoncer "la mise à mort" programmée d'une vieille bâtisse de la commune, contre laquelle elle milite depuis 2012 à la mairie.
Édifié en 1848, ce bâtiment situé le long des rives de l'Allier, servait autrefois d'école, avant d'être utilisé récemment comme lieu d'exercice pour les pompiers de la commune. Le nouveau projet prévoit de le transformer en bibliothèque-médiathèque.
Les travaux vont complètement la défigurer
Geneviève Fustier
"L'école se situe dans un secteur sauvegardé, à moins de 500 mètres de la Collégiale Saint-Gal, qui est classée aux monuments historiques. Les travaux vont complètement la défigurer", déplore cette habitante, qui fut autrefois maire de la petite commune voisine de Saint-Arcon-d'Allier, qu'elle a en partie rénovée.
"Les fenêtres vont être allongées, la toiture cassée. Ce nouveau bâtiment devrait ressembler plus à une usine ou à un silo à grain qu'à une bibliothèque digne de ce nom", ajoute encore cette pasionaria du patrimoine.
Après plusieurs mois de lutte contre la mairie, l'association de Geneviève Fustier a déposé un recours devant le Tribunal administratif pour faire annuler ce permis de construire "inique" et "entaché d'illégalités".
De son côté, la mairie de Langeac assure avoir déjà "revu plusieurs fois sa copie" pour répondre aux demandes de l'association. Selon la municipalité, le projet actuel "respecte les réglementations en vigueur", et les futurs travaux devraient également "embellir ce bâtiment d'architecture austère".
"On s'est juste permis d'avoir une note originale sur ce bâtiment, actuellement dans un état pitoyable" explique la maire de Langeac, Marie-Thérèse Roubaud, à propos des fenêtres verticales, tant décriées par Fustier. "Les esprits évoluent, l'architecture évolue. On ne peut pas vivre uniquement dans l'ancien temps", a souligné encore l'édile de la commune.
"Aujourd'hui, en terme de sécurité, de fonctionnalité, on ne peut pas garder l'école en son état actuel", a pour sa part déclaré le sous-préfet de Brioude, Hervé Gerin, regrettant "un dialogue de sourds" dans cette affaire. "Au regard de l'Etat, le projet porté par la municipalité de Langeac est tout à fait légal", a-t-il insisté.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte