Les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en ont la certitude. Ils "ont empêché un attentat imminent". Selon une source proche du dossier contacté par l'AFP, ils ont découvert, le 17 février, quelque 900 grammes d'un explosif de type TATP dans un immeuble de Mandelieu-La-Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes).
"Cette affaire est emblématique de ce qu'on a toujours craint" : des personnes parties en Syrie pour mener le jihad contre Bachar al-Assad et revenues "radicalisées, formées, aguerries" avec un projet terroriste, souligne cette source. "Quand il est parti, ce gars ne savait sans doute pas faire un pétard de foire", soupire un proche de l'enquête. Les services français ont identifié quelque 700 personnes qui y sont parties ou sont susceptibles de s'y rendre, dont environ 15% de femmes. A ce jour, la mort de 24 d'entre eux a été confirmée.
Pour l'heure, les services européens ont déjoué trois projets terroristes d'ex-jihadistes, selon un spécialiste de l'antiterrorisme qui se montre sans illusion : "ça va se multiplier." A ce jour, quelques dizaines de personnes revenues de Syrie ont été localisées en France, selon un connaisseur du dossier.
L'alerte a été donnée le 3 janvier par les autorités grecques qui repèrent un homme de 23 ans, Ibrahim B. Il revient de Syrie où, selon plusieurs sources antiterroristes, il était parti en septembre 2012, comme deux autres jeunes hommes du Cannet (Alpes-Maritimes).
Ce départ leur avait permis d'échapper au coup de filet policier démantelant la cellule dite de Cannes-Torcy, décrite comme le groupe le plus dangereux depuis la vague d'attentats du milieu des années 1990 et à laquelle les enquêteurs les rattachent.
Plusieurs membres de la cellule sont soupçonnés de l'attaque à la grenade contre un commerce juif de Sarcelles (Val-d'Oise) en septembre 2012. Du matériel pouvant servir à confectionner une bombe avait par ailleurs été découvert dans un box utilisé par un de ses leaders présumés.
Lors du démantèlement, les policiers avaient trouvé plusieurs testaments, dont deux rédigés par Ibrahim B. et un autre candidat au jihad du Cannet, Abdelkader T., 25 ans. Les services français ne perdent pas la trace du petit groupe qu'ils soupçonnent d'avoir rejoint le Front al-Nosra, groupe rebelle syrien lié à Al-Qaïda, et d'envoyer, via les réseaux sociaux, des messages appelant à "punir la France", explique la source.
Aussi, quand les Grecs préviennent les Français du contrôle d'Ibrahim B., l'alerte est prise au sérieux. L'inquiétude se renforce le 16 janvier, quand Abdelkader T. est arrêté en Italie. Il est extradé et écroué, mais Ibrahim B. reste dans la nature, entre la Grèce et la France.
La DCRI surveille ses points de chute possibles sur la Côte d'Azur et le repère. Le 11 février, elle l'interpelle en bas de l'immeuble de Mandelieu-La-Napoule, où un de ses proches a un logement. Il est mis en examen et écroué.
La DCRI perquisitionne l'immeuble le 17. Et, dans un local technique des parties communes, au dernier étage, elle trouve une arme de poing, du matériel informatique et trois canettes remplies de TATP. L'une d'elles est entourée de clous et de vis, fixés par du scotch, renforçant la conviction d'une attaque imminente, tout comme la découverte de documentation sur la fabrication d'une bombe, selon la source.
Explosif rudimentaire qui peut être fabriqué à domicile, mais très instable et destructeur, le TATP a été utilisé dans l'attaque de Marrakech en 2011 ou par Richard Reid, "Shoe Bomber", dans son attentat raté contre un vol d'American Airlines en 2001.
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