Ce lundi 9 mars était attendu comme un "lundi noir". Cela n'a pas manqué : la Bourse de Paris a de nouveau dévissé à l'ouverture (-5,71%), dans le sillage des autres places financières mondiales inquiètes du décrochage des cours du pétrole et des effets économiques de l'épidémie de coronavirus. À 10h02, l'indice CAC 40 a même chuté de 369 points à 4.769,31 points. Vendredi 6 mars, il a avait plongé de 4,14%. Un tel recul n'avait jamais été enregistré depuis le vote du Brexit, en juin 2016.
Cet effondrement boursier inédit s'explique notamment par les craintes qui entourent la propagation de l'épidémie de nouveau coronavirus dans le monde - en France, plus de 1.100 cas de contamination ont été recensés, dont 19 décès. Il se justifie également après l'échec des discussions entre l'Opep et ses alliés, principalement la Russie, vendredi. La décision de l'Arabie Saoudite d'entrer dans une guerre des prix avec la Russie, après son refus de participer à une nouvelle baisse des quotas de production lors de la réunion la semaine dernière, conduit les cours du pétrole à dévisser de plus de 30%, soit une chute observée en 1991 au moment de la guerre du Golfe.
Le bilan sanitaire autour du coronavirus a continué de s'alourdir au cours du week-end, alors que la maladie recule depuis plusieurs semaines en Chine, où le Covid-19 est apparu en décembre. Plusieurs pays ont mis en place des mesures de quarantaine depuis l'apparition du virus. L'Italie a pris des mesures drastiques dimanche avec la mise en quarantaine d'un quart du territoire, dont son poumon économique, qui va de Milan à Venise. "Les investisseurs craignent toujours par ailleurs que la propagation du coronavirus soit sous-estimée par les économistes et les entreprises", indique John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.
Sur le CAC 40, le secteur des matières premières subissait de plein fouet le décrochage des cours du pétrole, à commencer par ArcelorMittal (-15,19% à 9,81 points). Dans le secteur pétrolier Total plongeait de 12,26% à 32,60 euros, TechnipFMC de 23,14% à 8,67 euros et CGG (-35,1% à 1,28 euro).
Dans le secteur aéronautique, Air France-KLM s'effondrait de 6,80% à 5,32 euros, Airbus de 9,25% à 90,43 euros. Les bancaires poursuivaient leur descente aux enfers : BNP Paribas (-9,81% à 34,74 euros), Credit Agricole (-9,66% à 8,40 euros) et Société Générale (-13,3% à 18,55 euros). Dans le tourisme, Accor chutait de 7,57% à 28,46 euros.
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