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Contre "l'effet Kouachi", Gennevilliers fait sa pub

Le maire de Gennevilliers, où est enterré Chérif Kouachi, invite les journalistes à venir voir sa ville autrement.

Un panneau "Je suis Charlie", place de la République à Paris le 8 janvier 2015 (archives)

Crédit : MARTIN BUREAU / AFP

La rédaction numérique de RTL & AFP

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Si Chérif Kouachi a été enterré à Gennevilliers, le maire refuse de voir sa ville assimilée au jihadiste responsable de l'attentat de Charlie Hebdo. Patrice Leclerc a donc décidé de prendre le taureau par les cornes en s'offrant une de publicité dans l'Humanité et le Parisien, la semaine précédente.

Las de recevoir des appels de journalistes demandant "s'il n'avait pas peur que sa ville devienne un lieu de pèlerinage", cet élu des Hauts-de-Seine a publié une lettre ouverte aux reporters, les invitants à redécouvrir sa commune.

"Vous avez été nombreux à venir faire votre travail à Gennevilliers au moment des odieux et tragiques attentats. Je vous propose de revenir montrer la richesse humaine de notre ville", affirme-t-il. Avec un certain succès puisque les journalistes se pressent pour répondre à cette invitation.

Ne pas laisser Gennevilliers se résumer à Chérif Kouachi

L'idée, explique le maire communiste, est d'éviter que sa ville ne se résume dans les médias au seul Chérif Kouachi, "parce qu'ainsi on stigmatise des personnes qui n'ont rien à voir avec ce hasard de la vie qui fait qu'un terroriste a vécu à Gennevilliers".

Au dernier étage de la médiathèque flambant neuve, au cœur de la Cité du Luth, Patrice Leclerc détaille la politique menée depuis quinze ans en faveur de la ville : restructuration des barres d'immeubles, lancement d'un éco-quartier, mise en place d'activités périscolaires gratuites et d'un festival jeune public...

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"Nous avons un théâtre national, une école d'art, un centre équestre. Cela, il faut le montrer, sinon nous cumulons les humiliations et nous obtenons un ressentiment qui peut aller jusqu'au terrorisme, ou plus couramment faire baisser les bras dans les études, la recherche d'emploi, la construction d'une société commune", ajoute-t-il.

Une stratégie venue des États-Unis

Et les retours sont positifs, assure-t-il. "Les gens disent: vous nous défendez, continuez à montrer ce qu'est la vraie vie dans une ville comme Gennevilliers."

Cette démarche "qui travaille la fierté des habitants", est jugée "moderne et très intéressante" par Vincent Gollain, directeur du département économie et développement local à l'institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU), et spécialiste du "marketing territorial". Importé des États-Unis, ce concept a mis du temps à s'imposer en France. "L'idée n'est pas de transformer les villes en marques de lessive", mais de mettre en œuvre une "dynamique positive" pour renforcer l'attractivité d'un territoire auprès des entreprises, des salariés ou des touristes.

Ici, ce sont les journalistes qui sont visés, en tant que "relais d'opinion" et "cela peut marcher parce qu'il dit : venez, on va vous montrer qu'on a changé, vous accueillir, vous rassurer sur l'aspect risques et en même temps vous offrir la réalité du terrain".

Ne surtout pas faire comme si de rien n'était

En cas de coup dur, rien n'est pire selon lui que de faire comme si de rien n'était "parce qu'alors tout vous échappe". "Les crises vont s'imprimer dans les perceptions, que ce soit des habitants à quelques kilomètres ou des investisseurs, et vous ne parviendrez jamais à revenir en arrière, sauf à dépenser des centaines de milliers d'euros que vous n'avez pas toujours."

Les villes frappées par une image négative doivent selon lui "engager une démarche de long terme". Et "contrairement à ce qu'on fait en France, il ne faut pas avoir uniquement une politique de la ville mais aussi une démarche marketing dès le début", estime Vincent Gollain.

Discours publicitaire ou vraie tendance de fond? En tous cas, les villes françaises travaillent de plus en plus leur image.
"Montpellier la surdouée" il y a trente ans, "OnlyLyon" à la fin des années 2000. Certaines, comme Le Havre, tournent à leur avantage un patrimoine longtemps peu valorisé, d'autres se transforment en pôle médiatique, à l'instar d'Issy-les-Moulineaux.

"Gagner en notoriété est un combat de tous les jours, mais nécessaire pour que la ville continue à attirer",
estime Vincent Gollain. Et aussi "pour que ceux qui y habitent en soient fiers".

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