Internet profite à tous, y compris au terrorisme. La propagande islamiste passe "par tous les médias possibles", concède ainsi Nicolas Arpagian, directeur scientifique à l'Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice. Cette propagande dispose d'ailleurs d'un département consacré, qui permet de produire des contenus vidéos destinés aux réseaux sociaux mais également d'éditer des magasines.
Ces magazines, souvent déclinés en version PDF, sont "accessibles à partir de n'importe quel moteur de recherche, traduits et, par conséquent, accessibles à un public très large. Ces programmes sont élaborés avec un grand sens de l'esthétisme, et ce pour s'adresser à un public consommateur d'internet", explique l'analyste en cybersécurité.
Nicolas Arpagian présente Facebook, Twitter et Youtube comme "des médias à part entière". "Quand vous voulez faire du prosélytisme, convaincre un grand public, surtout des néophytes ou des gens qui n'ont pas forcément l'habitude de consommer beaucoup de médias ou de lire beaucoup de livres, il faut aller là où ils sont et d'autant plus s'ils sont jeunes. Dès lors que vous mettez en avant des thèses qui peuvent être violentes, politiques, religieuses, l'algorithme fait qu'on va faire venir à vous les personnes qui partagent les mêmes préoccupations", explique-t-il.
Twitter, Facebook et Youtube ne sont que des hébergeurs de contenus. En effet, les grandes multinationales de Californie plaident souvent pour le statut d'hébergeur, c'est-à-dire qu'il n'ont pas de responsabilité, a priori, sur ce qu'ils ont mis en ligne. Ainsi, si un État comme la France demande à l'un d'eux de supprimer un contenu, il faut que le contenu soit "manifestement illicite" selon la loi de 2004. Mais les choses ne sont pas si simples. Par exemple, "Youtube considère qu'une vidéo de décapitation n'est pas forcément un contenu illicite dès lors que c'est un support d'information", explique Nicolas Arpagian. "Seulement, si vous commencez à vous réjouir à vous féliciter de cette décapitation, là, ça devient de l'apologie de la violence".
Depuis les attentats de Paris, une politique a été mise en place qui vise à "avoir des relations plus directes" comme "le blocage administratif de sites internet sans passer par un juge", afin de régir plus rapidement à la suppression de certaines pages. Mais ce travail, page par page, est "un travail de titan à l'aune de ce que représente internet", concède Nicolas Arpagian. Un peu plus d'un milliers de pages de sites internet ont déjà été signalées.
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