La France et le Royaume-Uni vont-ils se renvoyer longtemps la balle au sujet des mineurs de Calais ? Alors que la préfète du Pas-de-Calais assurait le 26 octobre que les négociations avec Londres allaient bon train, jeudi 27 octobre, le gouvernement britannique a appelé Paris à protéger "comme il se doit" les migrants mineurs toujours bloqués dans la zone de Calais. Une interpellation qui a suscité la "surprise" des autorités françaises. Celles-ci n'ont pas manqué de rappeler le Royaume-Uni à ses "responsabilités".
Selon un communiqué du gouvernement, la ministre de l'Intérieur, Amber Rudd, s'est entretenue avec Bernard Cazeneuve afin d'"insister sur le besoin des enfants qui se trouvent toujours à Calais d'être protégés comme il se doit". La ministre a fait allusion à la dizaine de centres d'accueil qui vont être ouverts spécialement pour les migrants mineurs, dans tout le territoire français. Une annonce relayée le 26 octobre par la préfète du Pas-de-Calais. Cependant, Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse ont fait part, dans la soirée du 27 octobre, de leur "surprise" dans un communiqué commun. "Ces personnes poursuivent un projet migratoire d'installation au Royaume-Uni", ont-ils ainsi rappelé. "Fidèle aux engagement internationaux qu'elle a pris, [la France] a assumé ses responsabilités dans un esprit de solidarité et sans jamais se dérober", ont-ils ajouté.
Depuis le 17 octobre, et pendant le démantèlement de la "jungle" de Calais, quelque 1.451 mineurs ont été "mis à l'abri" en France. Le Royaume-Uni a accepté d'accueillir de son côté 274 mineurs isolés. "Les mineurs ayant des liens familiaux au Royaume-Uni ont droit, en vertu du règlement Dublin III, à bénéficier de la réunification familiale dans ce pays", ont souligné les deux ministres français. Rappelant également que "les dispositions adoptées le 25 avril 2016 par le gouvernement britannique par amendement à la loi sur l'immigration prescrivent le même bénéfice pour les mineurs isolés dont l'intérêt supérieur est d'être accueillis au Royaume-Uni". Par conséquent, dans leur communiqué, le ministre de l'Intérieur et la ministre du Logement ont appelé le gouvernement britannique à prendre "rapidement ses responsabilités" afin d'accueillir les mineurs qui souhaitent être transférés au Royaume-Uni.
La question de migrants mineurs pose encore problème à Calais. Alors que la "jungle" a commencé à être évacuée lundi 24 octobre, plusieurs mineurs ont passé la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 octobre devant les portes fermées du centre d'accueil pour mineurs, en bordure du campement. La destruction du camp a été entamée le 27 octobre au matin. Peu avant le déblaiement, une centaine de migrants restaient massés devant le centre de transit. Tous se prétendaient mineurs afin d'obtenir un transfert vers la Grande-Bretagne.
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