Les images de bousculades pour des pots de Nutella avaient fait scandale. "Les promotions à - 70 %, nous sommes maintenant dans l'obligation de les arrêter", a annoncé Thierry Cotillard, le président d'Intermarché, dans le Journal du Dimanche du 4 février. Un projet de loi limitant de telles promotions, a été présenté mercredi 31 janvier en Conseil des ministres.
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait demandé mercredi à l'enseigne de distribution de cesser de telles opérations après les empoignades qui ont suivi cette promotion lancée fin janvier. "Nous en profitons pour présenter à nouveau nos excuses à nos équipes malmenées. Mais ces excès, et l'image qu'ils nous renvoient de notre société, doivent être lus comme révélateurs d'une vraie attente des consommateurs en termes de pouvoir d'achat", a ajouté Thierry Cotillard.
Nous n'avions pas imaginé une telle effervescence.
Thierry Cotillard, président d'Intermarché
Conséquence de cette recherche de pouvoir d'achat
supplémentaire, le patron d'Intermarché a minimisé la responsabilité de son
enseigne dans ces événements. "Nous ne serions être tenus pour
responsables de ce qui est un symptôme", a-t-il affirmé. "Nous
n'avions pas imaginé une telle effervescence. Il y a eu de réels débordements physiques dans une dizaine de magasins, et beaucoup d'incivilités
ailleurs", a-t-il ajouté.
Thierry Cotillard a assuré que l'opération de promotion sur
le Nutella "n'a pas été réalisée sans partenariat avec le groupe Ferrero"
tout en reconnaissant que c'est Intermarché qui a fixé le prix de vente. À
l'opposé, le fabricant de Nutella s'était désolidarisé de cette opération, et
avait souligné que "cette promotion a été décidée de manière
unilatérale" par Intermarché.
Intermarché va de son côté poursuivre de grosses opérations
commerciales sur le non-alimentaire, a dit son patron. "Concernant les
produits non agricoles ou fortement transformés par les multinationales
agroalimentaires, nous continuons à recevoir de leur part des propositions de
campagnes de réduction de prix entre 30 et 50 %. Les consommateurs le
souhaitent", a-t-il assuré.
"La compétitivité prix reste un impératif. Nous
demandons que le plafonnement des promotions soit limité aux produits
alimentaires ayant un lien direct avec l'agriculture", a poursuivi le
patron de l'enseigne.
Le projet de loi sur l'alimentation présenté mercredi est
censé mettre fin à la guerre des prix entre distributeurs, et redonner un peu
d'air aux agriculteurs. Il prévoit un "encadrement" des promotions et
de relever le seuil de revente à perte de 10 %, c'est-à-dire que les
produits devront être vendus au moins 10 % au-dessus de leur prix d'achat.
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