La triche, la gruge, la pompe, à chaque époque son appellation. Ce qui est sûr c'est qu'elle se porte bien la triche. Plus de 500 candidats y ont recouru l'an dernier. En matière de triche, les candidats au bac rivalisent d'ingéniosité.
"Fiche de révision sur la chaise. Et après, tu écartes les jambes pour voir", confie une lycéenne. "Tu colles tout ton anti-sèche derrière ta règle et du coup, quand elle n'est pas transparente, tu retournes ta règle", propose une autre. 'Le téléphone, parfois l'intelligence artificielle. Je prends en photo le sujet et après j'envoie à ChatGPT, il me donne toutes les réponses qu'il me faut", explique une camarade.
Le téléphone est l'arme de triche la plus citée, à tel point que des tutos inondent les réseaux sociaux. D'autres utilisent même des gadgets derrière leurs écrans. C'est une ventouse et ça permet que son téléphone colle partout, sous une table notamment. Il y a aussi les montres connectées ou même les oreillettes pour écouter son cours ou un complice.
Face aux élèves, les enseignants se sentent un peu désemparés. Cette professeure de lettres enseigne depuis 30 ans et elle a bien senti le phénomène se développer.
"Avec les collègues, l'autre jour, on disait qu'en fait, il faudrait que les candidats composent tout nu. En examen blanc, on a demandé aux élèves de poser leur téléphone dans une caisse. Après l'épreuve, il nous reste des téléphones dans la caisse. En fait, il nous reste des vieux téléphones tout pourris que les gamins ont posés. Et ça veut dire qu'ils ont gardé leur téléphone sur eux", conclut-elle.
Cette tendance se retrouve dans les chiffres avec 560 candidats fraudeurs poursuivis l'an dernier en commission de discipline, 14% de plus donc qu'en 2023 et plus de la moitié ont utilisés en écran.
La vigilance est donc de mise chez les surveillants et puis chaque académie répartit des détecteurs d'appareils électroniques de façon aléatoire dans certains établissements. Mais la directrice générale de l'enseignement scolaire Caroline Pascal le concède, le risque zéro n'existe pas.
"La sophistication de la technique conduit à être de plus en plus vigilant. Après, oui, évidemment, c'est compliqué, c'est difficile. On fait au mieux, notamment par exemple, on s'assure qu'il n'y a pas d'oreillette, même pour une élève qui viendrait voiler ou pour quelqu'un qui porterait un couvre-chef de quelque ordre qu'il soit", explique-t-elle.
Alors, la plupart des jeunes que j'ai croisés avaient déjà triché pendant un devoir dans l'année. C'est donc comme s'ils avaient triché au bac, puisqu'on le rappelle, il y a une part de contrôle continue dans l'examen. Mais peu iront jusqu'à prendre ce risque pendant les épreuves écrites des prochains jours, car la peine encourue est lourde. Jusqu'à 5 ans d'interdiction de passer un examen, la sanction ferme a été prononcée l'an dernier pour 16 candidats. 223 ont écopé de sursis.
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