Christophe - son nom a été changé - a été le premier à parler avec Amedy Coulibaly, auteur de l'attentat meurtrier de l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2015. Ce policier, membre de la brigade de recherche et d'intervention de la police judiciaire parisienne, décrit un homme froid. "Il était extrêmement froid, extrêmement serein et il n'était pas du tout en crise", a-t-il résumé au micro de RTL, six mois après les faits.
“On connaissait son passé judiciaire, son profil d’islamiste radical”, a résumé le négociateur. Son objectif est clair, entrer en contact avec Amedy Coulibaly. Habituellement, “il s’agit de faire redescendre, faire en sorte qu’il devienne un peu plus rationnel”. Mais dans ce cas, le négociateur a dû changer de stratégie.
Il m’a répondu froidement ‘il n’y a pas de blessés, il y a 4 morts’
Christophe, le négociateur de l'Hyper Cacher
Le comportement du terroriste a en effet beaucoup surpris le négociateur. “Quand je lui ai demandé si on pouvait aider les blessés qui se trouvaient à l’intérieur de l’Hyper Cacher, il m’a répondu froidement ‘il n’y a pas de blessés, il y a 4 morts’, sans la moindre hésitation, sans empathie, très froidement”, a résumé le policier.
“Ce sont plutôt des jihadistes”, a lancé le négociateur en parlant d’Amedy Coulibaly et des frères Kouachi. Il n’y a selon lui aucun doute. “Ce sont des gens qui se préparent au combat, faut voir leur armement, faut voir la manière dont ils ont affronté les policiers, la manière dont ils ont tué”, a-t-il clamé.
L'homme est resté en ligne avec le terroriste jusqu'au moment de l'assaut. “Quand la première explosion a rententi, je suis au téléphone avec lui”, a-t-il expliqué. Une conversation directe qui lui a permis de le pousser à combattre. “Je profite de ces moments-là pour lui demander de combattre”, a expliqué Christophe. Il souhaite donc l’amener vers les policiers et groupes d’assaut. “Le but c’est de le détourner des otages”, a fait remarquer le policier.
"Heureusement, j’ai eu aucun collègue de blessé très gravement dans les échanges de coups de de feu”, a expliqué le négociateur. Un bilan “positif” du côté des policiers et groupes d’assaut qui est selon lui dû à “un ensemble de facteurs”.
Une semaine après, on avait une alerte à Colombes
Christophe, le négociateur de l'Hyper Cacher
De son côté, Christophe a repris le travail très vite. “Une semaine après, on avait une alerte à Colombes avec un déséquilibré qui était réfugié dans une poste avec une Kalachnikov, en tout cas c’est ce qu’il disait”, a-t-il fait remarquer. Une négociation qu’il a menée, tout juste après l’attentat qui a fait quatre mort.
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